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Hello, you [PV Markus]

Evangeline Booker
Evangeline Booker
Date d'inscription : 04/09/2021
Messages : 17
x âge : 32 ans
x occupation : Serveuse à mi-temps à Jane's Café
x situation : Célibataire

   
C'était une journée généreusement remplie pour Evangeline. Le café était bien fréquenté, et la jeune femme allait de commande en commande, armée de son fidèle bloc-notes pour ne pas risquer d'oublier quoi que ce soit. En dépit de la fréquentation, le lieu restait relativement calme, la plupart des clients étant là pour savourer un moment de tranquillité, un livre à la main et des collations sur le côté. Le volume des conversations restait raisonnable, permettant à tout un chacun de s'entendre sans hurler.

C'était l'environnement idéal pour Evangeline, afin de travailler sans trop d'anicroches. Elle pouvait se concentrer sur ce qu'elle faisait, et risquait donc moins d'oublier des commandes ou les clients qu'elle était supposée servir. Aujourd'hui, pas de bourdes. En dépit du rythme soutenu, Evangeline travaillait à merveille, et elle était fière de ses progrès et de ses accomplissements. Peut-être que, un jour, elle pourrait envisager de passer de son mi-temps à un plein temps...

Le rythme finit par se décélérer quelque peu, et Evangeline put reprendre son souffle, à son plus grand soulagement. La vision d'un client en particulier lui tira un sourire amusé, et Evangeline lui fit un petit signe de la main, avant de lui apporter sa commande habituelle :

"Bonjour, Markus. Fidèle au poste, à ce que je vois."

La plupart du temps, c'était lui qui demandait à ce qu'elle soit sa serveuse pour le temps où il restait au café. Evangeline n'était pas certaine de ce qui motivait le jeune homme à lui donner cette attention, mais l'idée d'être l'employée préférée de quelqu'un était flatteuse, d'autant plus qu'elle trouvait le garçon très sympathique. Il leur arrivait régulièrement de passer du temps ensemble au café, notamment lorsqu'Evangeline prenait sa pause, pour leur permettre de discuter.

Justement...

"Un instant, d'accord ?"

Evangeline lui fit un rapide clin d'oeil, avant de se diriger vers son supérieur hiérarchique pour demander une petite pause, qui lui fut accordée. Se servant un chocolat viennois, Evangeline rejoint ensuite Markus, prenant place en face de lui. C'était ce qu'elle aimait aussi, dans ce travail. Pas de formalité. Pas de gêne. Evangeline pouvait être naturelle, et n'avait pas à remettre en question sans arrêt son comportement ou sa manière d'être. Un stress en moins, dans une vie qui en était déjà bien remplie...

"Tu vas bien ? Qu'est-ce que tu as de beau à me raconter ? Un livre que tu es en train de lire, peut-être ?"

Evangeline eut un petit rire, ajoutant d'une voix amusée :

"J'ai moi-même commencé à lire "Good Omens"... Pour la deuxième fois, semblerait-il. J'ai retrouvé un de mes marque-pages dissimulé au creux des pages."

C'était sans gêne qu'Evangeline évoquait ses troubles de la mémoire, allant jusqu'à plaisanter d'eux. Après tout, ils faisaient partie de sa vie, pour le meilleur et pour le pire, et après avoir rédigé un livre sur son expérience, par la suite adapté en film BBC, elle avait renoncé depuis longtemps à la perspective de garder son handicap secret. Ce n'était pas comme si elle devait en avoir honte, après tout. C'était simplement quelque chose de soudain et inexpliqué, avec lequel elle avait dû apprendre à composer...

Ses doigts effleurèrent son bracelet sans y penser, le bijou contenant un dispositif GPS pour la localiser à tout moment. L'idée la mettait toujours mal à l'aise à ce jour, mais c'était la condition à son indépendance et sa liberté actuelle : que ses parents et son aide-soignante puissent la localiser, si quelque chose venait à mal tourner. Un jour, peut-être, elle pourrait apprendre à s'en passer...

Mais, en attendant, Evangeline allait se contenter de savourer un moment agréable et tranquille avec son client, @Markus T. Dursley. Un moment délicieusement anodin, dans une vie qu'Evangeline voulait douce et banale...
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“Hello, you”

Evangeline Booker Ξ Markus T. Dursley
[Mardi 14 septembre 2021 - Jane's café]

- Bonjour, Evangeline et merci pour le coca cherry. Markus offrit un sourire des plus chaleureux à la jeune femme, juste avant d'ajouter à la suite. - À quoi bon modifier les bonnes vieilles habitudes ? Un rire léger vint ponctuer ses mots. Il n'y avait même plus besoin de venir à sa table pour prendre sa commande, à force de fréquenter les lieux chaque mardi de la semaine. Le jeune homme était réglé comme une horloge. À 15h30 précise, il passait la porte de l'établissement, s'installait à une table, y passant son temps soit à lire un roman, soit à discuter avec Evangeline jusqu'à 16h15 tapant. Heure à laquelle ensuite, il allait chercher son beau-fils à la sortie de l'école. - Pas de soucis, prend tout ton temps. Je ne risque pas de disparaitre. Dit-il avec malice, en lui retournant son clin d'œil. Afin de patienter jusqu'au retour de cette dernière, il reprit tranquillement la lecture du roman commencé dans la rame du métro. Il appréciait énormément les aventures d'Agatha Raisin, depuis qu'il était tombé par le plus grand des hasards sur la première saison de la série, en zappant sur Sky1 tard dans la nuit. Accro depuis lors, à la détective au tempérament bien affirmé de Carsely, charmant village fictif des Cotswolds, il avait acquis la collection complète de romans en à peine deux mois. Ce n'était pas vraiment de la grande littérature, mais le divertissement sympathique qu'offrait la plume de l'auteur M.C Beaton lui offrait toujours un moment de détente pure. Bien que parfois dans sa lecture, il lui arrivait de pester à voix haute à l'encontre de la jalousie dont faisait souvent preuve Agatha envers cette pauvre Toni, du comportement trop macho de James qui agissait régulièrement en véritable connard, ainsi que contre d'autres petits travers des personnages secondaires.

Lorsqu'Evangeline réapparut, il referma le livre de poche, puis le déposa à sa droite. Il l'accueillit de nouveau avec le même grand sourire chaleureux toujours accroché à ses lèvres. C'était un peu sa marque de fabrique ! - Ça va très bien de mon côté. Et du tien ? Il fit glisser le vingt-neuvième tome d'Agatha Raisin intitulé Sonnent les cloches !, dans sa direction, afin qu'elle puisse parcourir la quatrième de couverture. - Good Omens. J'ai vu la série sur Amazon Prime ! J'ai trouvé ça super intéressant. Mais, je n'ai pas lu le roman de… c'est bien Terry Pratchett qui l'a écrit ? Portant le verre jusqu'à ses lèvres, il but une gorgée de coca-cola cherry. - Le bon côté des choses, c'est que tu va prendre plaisir à redécouvrir l'intrigue et que cette dernière va te tenir de nouveau en haleine jusqu'à la conclusion. C'était là l'une des raisons, pour lesquelles il appréciait autant la jeune femme. Elle préférait rire de cette mésaventure, plutôt que de la ressasser en boucle, encore et encore, en se posant en victime auprès d'autrui. - Et du coup, l'histoire te plaît ? Selon l'avis de son amie, il s'y intéresserait peut-être. Bien qu'il était pour le moment dans une période plutôt policier avec Agatha Raisin, mais également Hamish Macbeth et Lady Rose, deux autres sagas écrites par M. C Beaton. Cela le changeait de la fantasy urbaine, un autre style qu'il affectionnait particulièrement. Markus était fasciné par la vision des moldus en ce qui concernait vampires et loups-garous. Cette manière qu'ils avaient d'octroyer un sexe-appeal systématique à ces créatures fantastiques. Des fantasmes de midinettes plutôt distrayants, lorsqu'on connaissait les dessous de l'imaginaire. Il but une seconde gorgée de son soda. - Les parents de Jeremy débarquent ce week-end d'Australie. Je stress un peu à l'idée de les rencontrer pour la première fois. Je me dis qu'au moins, leur attention sera surtout accaparée par Timothée et que je serais donc moins sur le devant de la scène. Ce n'était pas tous les jours après tout, que l'on rencontrait un petit-fils de presque huit ans, dont l'existence avait été tenu jusque-là caché par la mère de l'enfant.
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Evangeline Booker
Evangeline Booker
Date d'inscription : 04/09/2021
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x âge : 32 ans
x occupation : Serveuse à mi-temps à Jane's Café
x situation : Célibataire

   

Evangeline avait appris rapidement à apprécier les plaisirs simples de la vie. Un bon livre avec un chocolat chaud, une discussion sans prise de tête, la brise sur son visage durant une promenade... D'autres auraient probablement qualifié cela d'ennuyeux, mais Evangeline savourait chaque instant comme si c'était le dernier, consciente de la chance qu'elle avait de pouvoir mener la vie qui était la sienne, mais aussi de la possibilité que cela lui soit retiré à tout moment.

Néanmoins, positive comme elle l'était, Evangeline se concentrait avant tout sur ce qu'elle avait présentement, plutôt que sur tout ce qu'elle avait perdu et pouvait encore perdre à ce jour. A la question de Markus, Evangeline hocha la tête, jetant un oeil à la couverture du livre que le jeune homme lui tendait. Tiens, celui-là, elle ne l'avait pas lu, mais elle était à peu près certaine d'avoir vu l'adaptation de cette série de livres... En tout cas, si Markus en était au vingt-neuvième tome, cela devait certainement avoir son intérêt.

"Je vais bien, merci. Les jours se ressemblent un peu tous, ce qui est appréciable. Je prends toujours autant de plaisir dans mon travail, comme tu peux le constater."

L'ambiance du café était idéale pour Evangeline. Inclusive, calme, apaisante... Evangeline se sentait ici comme un poisson dans l'eau, et elle faisait de son mieux pour que son ressenti soit visible et apprécié, serveuse au sourire lumineux et à l'enthousiasme débordant. Peut-être pourrait-elle envisager de rajouter quelques heures à son contrat prochainement, mais il était encore un peu trop tôt pour cela. Il n'était pas rare que, en fin de service, ses troubles se manifestent, et qu'elle se retrouve à lutter pour accomplir la plus simple des tâches...

Elle hocha la tête lorsque Markus l'interrogea sur l'auteur du livre, ajoutant avec un sourire :

"C'est aussi un livre de Neil Gaiman. Lui et Terry Pratchett l'ont co-écrit. Quand je l'aurai fini, je donnerai probablement sa chance à Agatha Raisin, le fait que tu en sois au vingt-neuvième tome me fait dire que j'ai raté quelque chose à ne pas les lire."

Savourant son chocolat viennois, Evangeline eut un petit rire à la remarque de Markus sur ses trous de mémoire. Elle appréciait que le jeune homme dédramatise la situation autant qu'elle. Elle savait qu'elle ne pouvait pas se permettre ce genre de petites blagues avec ses parents, qui s'en inquièteraient beaucoup trop vite...

"Oui, j'espère juste arriver finalement au bout de cette histoire, pour tout te dire ! J'attends aussi d'oublier Star Wars pour pouvoir revoir les films avec un œil neuf. Arriver à la fin de "L'empire contre-attaque", entendre Dark Vador dire à Luke qu'il est son père, et être là..."

Evangeline adopta une expression faussement et exagérément choquée, posant ses mains sur son visage dans un geste dramatique :

"Oh mon dieu ! Mais Dark Vador est son père !"

Un rire lui échappa à nouveau, tandis qu'elle reprenait une expression plus naturelle. C'était ce qu'elle aimait, avec Markus. Elle n'avait pas à réfléchir à la manière dont elle parlait ou agissait. Il n'y avait pas de jugement chez son client, dont elle était la serveuse fétiche. Il n'attendait pas d'elle qu'elle soit toujours au meilleur de sa forme, ou qu'elle traite ses difficultés avec la gravité "appropriée". Non, Markus la prenait telle qu'elle était, et c'était tout ce qu'Evangeline espérait de la part d'autrui. Et qui ne lui était pas toujours accordé, loin de là...

"L'histoire est intéressante, mais c'est surtout à l'humour et à l'écriture que j'accroche. Je prends définitivement beaucoup de plaisir à lire. Je te prêterai mon exemplaire une fois fini, si tu le souhaites."

Très vite, toutefois, la conversation légère s'aventura sur un sujet plus sérieux. Evangeline écouta posément Markus, tout en sirotant son chocolat. La serveuse admirait franchement Markus qui, malgré son jeune âge, se retrouvait propulsé beau-père, et était visiblement déterminé à faire de son mieux dans ce domaine, à former une famille heureuse et unie avec son conjoint et le fils de ce dernier. Si elle comprenait ses doutes, elle pensait sincèrement qu'il n'avait pas à s'en inquiéter. Markus était quelqu'un de bien, les parents de Jeremy seraient stupides pour ne pas le réaliser...

"Première rencontre avec la belle-famille, une sacrée étape, c'est sûr. J'aimerais te donner des conseils, mais ce n'est pas vraiment mon domaine d'expertise, loin de là. Mais je suis certaine que ça va bien se passer. T'es un chic type, après tout. Qui ne voudrait pas d'un chic type en beau-fils ?"

Evangeline n'avait pas eu de relation sérieuse depuis sa soudaine amnésie, que des histoires n'ayant duré guère plus de quelques jours. Elle n'était pas certaine de vouloir un jour franchir cette étape. Et si elle le faisait, elle allait probablement devoir réfléchir longuement à chaque étape, ouvrir et maintenir une communication franche avec son ou sa partenaire, et rassurer ses parents, probablement rapides à juger la personne qu'elle aura choisi et à exprimer leurs craintes. L'amour, c'était beaucoup plus compliqué que ce que les contes de fées laissaient entendre...

Enfin, ils n'étaient pas là pour discuter de ses déboires amoureux, mais bien pour rassurer Markus, qui semblait en avoir vraiment besoin à cet instant.

"Qu'est-ce qui t'inquiète vraiment, là-dedans ? Qu'est-ce que tu crois que les parents de Jeremy pourraient ne pas apprécier chez toi ?"

Essuyant une trace de chocolat sur ses lèvres, elle ajouta avec un clin d'œil :

"Dis-moi tout, que je réfute tous tes arguments et te prouve que tu es le beau-fils rêvé."

Et si les parents de Jeremy en décidaient autrement, ils auraient à s'inquiéter d'une serveuse furibonde...
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“Hello, you”

Evangeline Booker Ξ Markus T. Dursley
[Mardi 14 septembre 2021 - Jane's café]

- Les petits plaisirs simples de la vie en sommes ! Son sourire accroché aux lèvres, Markus balaya la salle du regard. Il était sincèrement heureux pour Evangeline, qu'elle se sent à l'aise parmi la clientèle du café. Beaucoup de personnes ne s'épanouissaient pas dans leur travail et à la suite de tout ce qu'elle avait vécu, elle méritait vraiment de l'être. Son regard givré revint se déposer sur la jeune femme. - Neil Gaiman dis-tu ? Ce nom me parle... Ce n'est pas lui l'auteur de Stardus et de Coraline ? Il s'était contenté de la version cinématographique du premier, et avait lu la seconde œuvre durant sa jeunesse. Le jeune homme récupéra son roman de poche, qui retrouva sa place initiale. - Si tu apprécies les détectives amatrices aux caractères bien trempés, avec autant de défauts que de qualités, alors tu trouveras ton bonheur avec cette très chère Agatha. Toutes les enquêtes ne se valent pas, mais juste pour le panel de personnages gravitants autour d'Agatha et du caractère de l'héroïne, ça vaut vraiment le coup.

Le verre de soda toujours entre ses doigts, le Dursley se mit à jouer avec, faisant tournoyer doucement le liquide contenu à l'intérieur. Le rire léger de la jeune femme lui était agréable. C'était l'une des premières choses qui lui avait plu chez elle. Ça ainsi que sa bonne humeur communicative ! - Quitte à oublier certains épisodes des Star Wars, si j'étais toi je prierais pour que cela concerne la dernière trilogie en date. Parvint-il à articuler, entre deux éclats de rire en réaction aux mimiques exagérées de la serveuse. Il but une nouvelle gorgée de coca cherry, pour calmer son hilarité et éviter ainsi une autre regard noir de la cliente à la table d'à côté. En levant les yeux au ciel, un sourire au coin des lèvres, il ajouta : - Je pense qu'on a tous réagi pareil face à la révélation de la scène. Je me souviens, j'étais en train de mâcher du pop-corn à ce moment-là et j'ai tout recraché au moment de la réplique. Ce qui n'avait guère plu à sa mère, qui l'avait fait ramasser sur le champ avant de pouvoir poursuivre le film.
 
- Si l'humour du roman est identique à celui du film, je risque d'accrocher également. Du coup, oui je veux bien que tu me le prêtes. En échange, je te filerais le premier tome d'Agatha Raisin. Ainsi que les autres par la suite, si tu aimes. Mine de rien, cela représentait un sacré budget que d'acquérir les vingt-neuf tomes et si lui était à l'aise financièrement, ce n'était pas le cas de tous. S'il pouvait éviter cette dépense onéreuse à une personne qu'il considérait comme une amie, il lui mettrait sa bibliothèque à disposition, et ce bien volontiers. Quant à la suite de la conversation, elle lui tira un petit soupir bref. - Le mien non plus pour être franc avec toi. Je n'ai jamais eu le moindre petit ami avant lui. Ce n'était pas que le Poufsouffle n'en avait pas eu l'opportunité durant ses années à Poudlard. Certains de ces condisciples lui avaient fait savoir leurs intérêts envers lui. Longtemps sous le charme de Teddy, lorsqu'il était parvenu à définir mieux ses sentiments réels pour son ami, il avait ensuite préféré concentrer son attention sur ses B.U.S.E puis ses A.S.P.I.C. Optant pour des moments de décompression physique sans attache avec un Serdaigle.

Markus avait fait le choix à la fin de ses études, de favoriser sa carrière au ministère. Sortir peu, travailler dur…, tel avait été son quotidien durant les deux années qui suivirent. L'apprenti Oubliator aurait sans doute continué ainsi encore quelque temps, s'il n'avait pas fait la rencontre de Jérémy sur les quais de King's Cross, au début de l'année. Il but son coca cherry, tout en songeant aux paroles qu'Evangeline venait de prononcer. Beaucoup de choses en vérité. Le fait qu'il soit un homme pour commencer. Ses goûts, son humour ou bien sa cuisine. Ses parents peut-être. - La couleur pas très conventionnelle de ma chevelure. Répondit-il après quelques secondes de réflexion, dans l'espoir de détendre cette atmosphère qu'il avait lui-même initiée de part son appréhension. Depuis ce fameux accident de potion, il ne parvenait pas à rendre à sa tignasse sa teinte brune initiale… Lui, il s'était habitué à ce bleu, et il avait appris à l'apprécier ainsi. Peut-être que les parents de son petit ami eux, n'apprécieraient pas cette fantaisie.

- Il y a un risque, qu'ils n'aient jamais souhaité un beau-fils pour leur fils. Je sais qu'ils sont au courant depuis des années des inclinaisons de Jérémy. Je sais aussi que je suis le premier garçon qu'il va leur présenter. Le savoir et y être confronté, ce sont deux faits très différents. Et donc, je redoute leurs réactions. S'ils préfèrent qu'il soit avec une femme… je vais me sentir de trop. Ou s'ils estiment que la place d'un enfant n'est pas d'être éduqué par un couple d'hommes. Ils peuvent être tolérants, mais peut-être pas à ce point. Jérémy n'a de cesse de m'assurer qu'ils vont m'adorer, surtout sa mère... Une poignée de secondes de silence, mise à profit pour avaler une autre gorgée de coca cherry, avant qu'il ne poursuive. - Sauf que je n'ai de cesse de craindre le pire. Je suis à deux doigts de déjà préparer ma valise, pour rentrer chez mes parents au cas où. Un nouvel éclat de rire s'échappa d'entre ses lèvres, sans réelle note de joie dans celui-là ! Il ne désirait en rien plomber l'ambiance. Evangeline était de si bonne humeur, cela aurait été égoïste venant de lui.
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Evangeline Booker
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Markus savait toujours lui donner le sourire. Evangeline appréciait la relation particulière qu'elle entretenait avec le jeune homme, dont elle était la serveuse fétiche. Pour être franche, Markus était aussi son client préféré, et elle passait volontiers ses temps de pause en sa compagnie, lorsqu'il était présent et disponible. Avec qui d'autre pouvait-elle s'extasier autant sur des livres et des films, sans être traitée de nerd ou risquer d'ennuyer son interlocuteur ?

Il y avait une simplicité dans leurs interactions qu'Evangeline aimait tout particulièrement. Pas besoin de réfléchir deux fois à ses propos ou de s'inquiéter d'intentions cachées. D'une nature peu méfiante, Eva avait dû apprendre à ne pas accorder sa confiance à n'importe qui, une précaution nécessaire avec ses troubles dont l'on pouvait aisément prendre avantage. Mais pas Markus. Evangeline n'avait rien à craindre du jeune homme, elle le savait.

Evangeline avait hoché la tête avec une expression d'approbation sur le visage, lorsque Markus lui avait évoqué Agatha Raisin un peu plus en détail :

"Je vais adorer, aucun doute là-dessus. Après avoir regardé "A couteaux tirés", je me disais justement que je ne serais pas contre une bonne histoire de détective. Oh, si tu n'as pas vu ce film, je te le recommande mille fois. L'histoire et l'enquête en valent la chandelle."

Evangeline s'était laissée aller à rire lorsque leur conversation s'était aventurée sur Star Wars, son hilarité contagieuse ayant également touché Markus. Elle secoua la tête, un sourire aux lèvres, attendant de cesser de rire pour prendre une gorgée, avant de déclarer :

"Tu es dur, je trouve. Les deux premiers films de la nouvelle trilogie n'étaient pas si mal. Le dernier, en revanche..."

Evangeline grimaça ouvertement, clairement désapprobatrice :

"A partir du moment où ils ont juste annoncé le retour de Palpatine, sans jamais rien en dire de plus, j'ai su que c'était fichu. Et le reste ? Terrible. Simplement terrible."

Pour être franche, Evangeline ne serait probablement pas franchement perturbée si elle pouvait effectivement oublier ce film. Ce serait toutefois prendre le risque de le regarder une nouvelle fois, et c'était une expérience qu'elle ne souhaitait pas renouveler de sitôt. Pas si elle pouvait l'éviter.

L'anecdote de Markus sur son premier visionnage de L'Empire contre-attaque tira un pouffement à Evangeline, qui n'eut aucun mal à imaginer la scène. Elle aurait aimé être là pour y assister, elle aurait probablement eu le fou rire de l'année, si elle n'était pas trop occupée à se remettre du choc de la révélation du film.

L'offre du jeune homme n'était pas de refus. Vingt-neuf tomes, ça représentait quand même un sacré budget, et si Evangeline pouvait toujours les emprunter en bibliothèque, elle préférait toutefois éviter. Trop de fois, elle avait oublié de rendre des livres, et avait fini par payer des amendes non négligeables une fois la mémoire revenue. S'il pouvait lui éviter un trou dans son budget, qui n'était pas extensible malgré les fonds que son livre et son adaptation lui permettaient de gagner, Evangeline l'acceptait avec joie.

"Merci pour l'offre, Markus. Vingt-neuf tomes, je ne crois pas que je les aurais achetés de sitôt. Sans compter la place qu'ils prendraient dans ma bibliothèque... Il faudrait probablement que je renonce à quelques uns de mes précieux livres ou comics, et ça, pas question !"

La conversation était partie sur un terrain plus sérieux, et Evangeline ne chercha pas à la ramener vers un sujet plus léger, consciente que Markus devait avoir besoin de parler. Si elle pouvait lui être utile d'une quelconque façon, elle le serait.

Le manque d'expérience de Markus avait quelque chose de touchant. Il voulait vraiment être le gendre et le partenaire idéal, et craignait de ne pas être à la hauteur. Evangeline, quant à elle, était plus portée sur les relations sans lendemain, les histoires d'un soir. Rares étaient ceux et celles qui souhaitaient plus d'elle lorsqu'ils prenaient conscience de ses difficultés, et Evangeline préférait se dire que cela était mieux ainsi, plutôt que de laisser ce fait la ronger.

"Il paraît que j'étais un bourreau des cœurs quand j'avais à peu près ton âge. Mais les histoires sérieuses, je n'en ai jamais eu. Je trouve ça beau, ce que tu partages avec Jérémy."

Evangeline ne voyait sincèrement pas ce que les parents du partenaire de Markus pourraient lui reprocher. Sa remarque sur sa couleur de cheveux lui tira un bref sourire.

"Je trouve que le bleu te va à merveille, si ça peut te rassurer."

La suite était beaucoup moins légère, et Eva comprit l'étendue des angoisses de Markus. Cette peur d'être rejeté, discriminé, traité comme une vermine parce qu'il ne correspondait pas à ce que la société attendait de lui... Evangeline connaissait cela aussi, d'une certaine manière. Elle qui aimait librement, sans distinction de genres, qui vivait sa vie sans en faire une tragédie constante, qui demandait à être respectée et non prise en pitié, elle comprenait cette peur bien intimement.

"Je pense que ce serait dommage de fuir. Là, pour sûr, cela aurait des conséquences négatives."

Evangeline prit une longue inspiration, s'accordant un moment pour réfléchir à ses mots. Ce n'était pas le genre de conversation qu'ils avaient l'habitude d'entretenir, mais Eva ne s'en plaignait pas. Markus lui faisait confiance, lui exposant sa vulnérabilité. En retour, Evangeline voulait être là pour l'aider. Le supporter.

"Tu es quelqu'un de bien. Drôle. Tu es là pour Jérémy, pour son fils, et tu fais tout ton possible pour que vous meniez la meilleure vie. Si j'étais une mère, je souhaiterais que mon enfant soit heureux avec la personne qu'il aime, et, c'est évident, tu aimes Jérémy et il t'aime aussi. Au final, c'est votre choix à vous qui compte. Ce que les parents de Jérémy veulent, c'est leur problème. S'ils ne t'acceptent pas et cherchent à mettre la pression sur leur fils pour qu'il soit avec une femme, qu'ils aillent se faire voir."

Evangeline était peut-être un petit peu trop vindicative. Juste un peu trop. Mais elle détestait l'idée que des préjugés puissent détruire une belle histoire d'amour, gâcher un bonheur largement mérité.

"Mais ça, c'est l'issue la plus catastrophique. J'ai tendance à penser que, si l'on croit que les choses vont bien se passer, cela a d'autant plus de chances d'arriver. Les parents de Jérémy vont voir la jolie petite famille que vous formez, et ils seront heureux, parce que c'est tout ce dont ils pouvaient rêver. Que leur fils soit épanoui."

Evangeline posa sa main sur celle de Markus, pour lui montrer son soutien. Son affection. Le jeune homme méritait que tout se passe au mieux, d'être accepté et, au-delà de cela, aimé. Evangeline espérait sincèrement que cela serait le cas.

"Fais confiance à ton partenaire. Je suis sûre que, le jour venu, il sera là pour t'épauler, quoi qu'il arrive. Et si jamais tu ressens le besoin de parler et de débriefer tout ça, peu importe ce qui s'est passé, tu peux toujours me joindre, tu sais ? Tu connais mes horaires de travail. Et, en-dehors de ça, je suis toujours dispo pour mes amis."

Un clin d'oeil et une pression douce sur la main de Markus plus tard, Evangeline avait écarté ses doigts, les serrant sur sa tasse presque vide. Elle espérait ne pas avoir découragé son client fétiche. Même si elle essayait de faire au mieux, Evangeline n'était pas toujours la plus douée avec les mots...
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