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will you help me? (ben)

Anonymous
Invité

   
June jeta un énième coup d'oeil à sa montre, dont la trotteuse n'avait guère bougé. Une fébrilité l'habitait depuis ce matin, grandissait plus  le moment de l'exécution du plan approchait.  Plan génial, diabolique, un peu extrême, peu orthodoxe... mais certainement pas illégal. Quoique... sa voix intérieure lui avait quand même déconseillé d'en parler à ses collègues - ce ne devait pas être sans raison. Mais aux grands maux les grands moyens, et lorsqu'on s'appelait June Figg, que l'on était psychomage et qu'un patient nous échappait, on était prêt à beaucoup. En effet, depuis des semaines, elle multipliait les tentatives, les relances, les manigances pour reconnecter Joseph Nomura, un patient qu'elle suivait depuis quelques années déjà. Sur une échelle de 1 à 10 (1 étant le patient bonbon, 10, le patient-pas-évident-du-tout), Joe tapait dans le 11, avec quelques moments à 3 (fallait pas charrier, hein, il était adorable, mais pas au même point que cette Tina). De plus en plus de moments 3... jusqu'à l'incident tragique  qui avait coûté la vie de sa fille. Depuis ce temps, le Nomura était abonné aux absents et à sa grognerie d'antan (non que ce n'était pas compréhensible!). Mais June n'avait aucunement intention de laisser partir en fumée tout le travail qu'ils avaient accompli ensemble/qu'il avait accompli. À court d'idée, ce fut mardi dernier que la psychomage eut le déclic: lors de l, atelier de groupe qu'elle animait hebdomadairement,  elle chercha Joe du regard. Sa place habituelle fut tristement vide, mais pas celle de son voisin, avec qui il avait pris la vilaine habitude de placoter lorsque les autres parlaient, s'attirant parfois le regard mi-courroucé mi-amusé de la jeune Figg. Ben! Mais oui! Pourquoi ne pas y avoir pensé avant? Si Joe ne voulait pas écouter sa psychomage, peut-être serait-il plus réceptif à la parole d'un collègue-compère. Ainsi June avait-elle mis sur pied le plan Embusquer Ben après sa rencontre avec son psychomage - plus ou moins orthodoxe, donc, comme je vous ai dit.

Coup d'oeil numéro 3217893 à sa montre. Parfait. Dans 2 minutes, son futur complice qui n'avait pas accepté (ni entendu le fabuleux plan) devait sortir. C'était le moment de sortir en toute subtilité. June se leva, arrangea sa chemise, envoya la fermeture de son pendentif à l'arrière de sa nuque et sortit dans le couloir. Personne en vue. Parfait; aucun témoin de ce plan fort douteux. Elle s'approcha du babillard de liège, tripota 2-3 punaises, réarrangea des affiches qui n'avaient rien demandé. La voix familière de son collègue souhaita une bonne journée à la pauvre victime. June attendit que la porte fut bien refermée, avant de s'approcher naïvement de Ben.

"Oh, hi, Ben! I didn't know you were here today ! " dit-elle de sa plus belle voix de menteuse. " How are you? " poursuivit June, en souriant poliment mais chaleureusement. "I was actually about to take a walk in the area! I think I need a proper cup of coffee. I love the Centre but they still don't know how to make decent coffee. I'd be happy if you join me! "

Marcher, passer du temps à l'extérieur avec les gens du SLC n'était pas pas permis exactement - June l'avait fait à quelques reprises avec ses patients, lorsque même les pièces les plus chaleureuses du centre ne permettaient pas d'abaisser les murs érigés par les nombreuses réserves de ses protégés - mais avec quelqu'un qui n'était pas réellement sous sa tutelle..? ... Elle n'aurait pas réellement d'ennui, si? Mais non. Et on avait déjà dit: aux grands maux les grands moyens.

Première étape: check.
Anonymous
Invité

   
Une semaine auparavant, le psychomage de Ben avait tenté de lui faire parler de sa famille. Pas de sa nouvelle famille, constituée uniquement de Grace, voire peut-être de ses voisins de palier assez généreux pour la garder lorsqu'il travaillait tard. Non, monsieur le psy souhaitait discuter de ceux avec qui le cracmol avait grandi, avant de se faire parachuter dans le monde moldu comme un malpropre. Mais si le docteur le considérait prêt à passer à cette étape du parcours de guérison, ce n'était pas le cas de son patient. Après avoir tenté de se contenir et d'expliquer le plus posément possible qu'il ne voulait pas évoquer son géniteur, et suite aux questions de plus en plus insistantes du psy, le Travers avait craqué, et insulté la Terre entière. Ce n'était pas la première fois que cela arrivait, et il avait acquis une certaine réputation de patient compliqué, au centre, mais il n'avait plus fait de scène depuis plusieurs mois. Aussi était-il revenu penaud et désolé la semaine suivante, présentant des excuses à celui qui l'avait considérablement aidé depuis l'ouverture du centre.

Ben avait accepté de parler de sa famille. Cette fois-ci, il était prêt, et avait pu ériger une carapace autour de lui. Il avait même préparé ses phrases, comme un élève présentant un exposé. Tel un automate, le roux tatoué de la tête aux pieds présentait son enfance comme on résumerait une histoire : dix phrases et ce fut plié. Le fait qu'il avait un grand frère et une petite soeur ; que sa mère était morte lorsque sa soeur était née ; que son père n'était pas particulièrement présent mais qu'il fallait se plier à ses ordres ; que malgré ses bons résultats dans le travail donné par son précepteur, la seule chose qui semblait avoir de l'importance était l'apparition de ses pouvoirs. Il avait patiemment observé le docteur et sa plume à papotes prendre en note, attendant implicitement une récompense pour son bon-vouloir. Le psychomage le félicita tout d'abord d'avoir osé parler de son enfance, puis l'assiégea de questions. Et contrairement à ce qu'on aurait pu penser, Ben ne s'énerva pas. C'était comme si ses phrases de collégien avaient ouvert une petite, toute petite porte à l'intérieur de son coeur, permettant doucement aux émotions de s'écouler. Le cracmol avait donc parlé. Pas toujours de manière cohérente, butant souvent sur les mots, les émotions se cognant les unes contre les autres pour s'exprimer, et la pudeur enveloppant le tout d'un voile rétrécissant.

Lorsqu'il sortit du bureau, Ben Travers se sentait vidé, comme jamais il ne l'avait été. Habitué à vivre sa vie sur les nerfs, évacuant le trop-plein d'émotions par la violence, il se sentait étrange. Son regard ne capta d'ailleurs pas l'éclat argenté de la chevelure de Dr Figg : preuve s'il en était qu'il n'était pas dans son état normal. "Oh, hi, Ben! I didn't know you were here today !" Il avait à peine fait un pas qu'il se figea en reconnaissant la voix de la psychomage. Celle-ci le rejoignit rapidement et s'arrêta à sa hauteur. Le cerveau du pauvre garçon avait du mal à comprendre que la jeune femme lui parlait, tellement il avait érigé la sorcière sur un piédestal. "How are you ?" Lorsque son muscle cérébral consentit enfin à fonctionner, Ben opina du menton. "Fine." Il en avait oublié les règles de politesse, et ne lui posa pas la question en retour. Elle ne sembla d'ailleurs pas s'en formaliser, pétillante et solaire comme à son habitude. Dr Figg était toujours de bonne humeur, et c'était d'ailleurs cela qui intriguait profondément Ben.

Plus jeune, Benedict était si torturé par ses émotions et son incompréhension qu'il n'avait pas eu l'occasion de vivre une adolescence normale. Il n'avait pas eu de famille fixe, de figure parentale digne de ce nom. Il n'avait pas eu énormément d'amis, et était profondément désintéressé des filles. Il n'avait pas eu de crush d'adolescent, n'avait pas connu les femmes avant d'être sorti du système scolaire. Ben semblait tout faire à l'envers, et c'était bien embêtant. Car quel trentenaire digne de ce nom restait figé devant une femme aussi belle et rayonnante ? "I was actually about to take a walk in the area! I think I need a proper cup of coffee. I love the Centre but they still don't know how to make decent coffee. I'd be happy if you join me !" Une femme qui venait de lui proposer un café. Interloqué, le cracmol observa quelques secondes la sorcière. Sous son crâne, son cerveau fumait et son coeur faisait des sauts périlleux. La docteure Figg venait-elle vraiment de lui proposer un café ? "Okay." Avait-il d'autre option de réponse ? Il était tellement amouraché qu'il l'aurait suivie si elle lui demandait de se jeter dans la Tamise. Suivant la jeune femme le long du couloir vers la sortie de l'établissement, le jeune père se dit qu'une tasse de café lui ferait le plus grand bien après cette séance particulièrement difficile. Cela lui permettrait peut-être de ne pas tomber endormi au milieu de son service au Pandora. "I can't stay long, I have to get my daughter from school later.*" Grace avait fait irruption au milieu de ses pensées, et il se demanda si la jeune femme était au courant de sa situation familiale. Cela l'embêterait-il ? Serrant les poings, Ben s'asséna une énorme claque mentale à l'arrière du crâne : Dr Figg n'était certainement pas intéressée par lui, le mauvais garçon aux problèmes faisant trois fois sa taille.

*traduction:
Anonymous
Invité

   
Le Ben avait déjà eu l’air plus souriant que cela; peut-être aurait-elle dû choisir une autre journée? Mais non, il était trop tard, l’offensive était lancée… et le temps avançait. Et plus le temps avançait, plus Joe s’éloignait.

"Fine."  
«Great!» s’exclama June, enthousiaste. Disons que le plan aurait un peu moins bien fonctionné s’il avait répondu not really great.
"Okay."

June avait l’habitude des réponses laconiques et des non-retours de questions de la part des patients et patientes du Centre; c’était monnaie courante. La relation de pouvoir, d’aide, en bloquait plusieurs qui semblaient perdre leurs repères sociaux. Aux questions posées ils ne pouvaient pas toujours répondre Et vous? , sans créer de malaise (imaginez un peu… Et vous, d’oü vous vient cette colère? Pensez-vous que vos parents vous aimaient? , ça le fait pas trop) – ainsi se taisaient-ils, faute de connaitre les codes de communication propre au Centre.

"I can't stay long, I have to get my daughter from school later."
«Oh, of course! Is her school near? We could just walk towards it. Though you probably don’t want to be seen with me. Let’s just stick to the original plan! »

June avait bien sûr tenu en compte la fille de Ben – c’était écrit dans son dossier… auquel elle avait jeté un coup d’œil en début de semaine. Avant que quiconque ne monte sur ses grands balais : elle avait simplement regardé sa fiche d’inscription et pas les notes de son psychomage. Ce qui était tout à fait légal. Par contre, une première faiblesse dans le plan apparaissait : Ben devait se déplacer de façon moldue pour aller chercher sa progéniture et June ignorait à quelle heure il devait se présenter devant la cour d’école. Sans compter le fait que le Travers pouvait très bien mentir sur l’endroit de l’école, l’heure de fin des classes, le temps nécessaire pour s’y rendre si jamais il voulait se libérer rapidement de son embuscade.
June se faisait très rarement dire non et n’envisageait jamais cette possibilité. Peut-être aurait-elle dû y réfléchir davantage… La majorité des patients au Centre semblait toujours ravie de la voir, de lui parler dans les couloirs, mais cela ne voulait pas nécessairement dire qu’ils avaient envie de flâner avec elle en dehors de ce contexte particulier. Bon. Il lui faudrait simplement couper les coins un peu plus ronds.

« I think you mentioned her a few weeks ago. How old is she again? » demanda-t-elle, gentiment. L’information l’intéressait, bien sûr. Toutes les informations sur tout le monde l’intéressaient, vile fouineuse qu’elle était (ou seulement grande curieuse passionnée par les gens). Mais cette question avait aussi un tout autre but, pour une fois, celle de diminuer l’écart entre Ben et elle. « And what’s her name?»

Deuxième étape : se rapprocher de son futur complice : check.

Une fois sortis du centre, ils prirent la gauche et, deux-trois rues plus loin, longèrent un petit parc, comme l’avait planifié la Figg.

« Joseph was the first the talk to me about this park! I didn’t know it even existed behore he mentioned it. And now, I enjoy spending my breaks here, it’s so peaceful.  I should probably thank him, no? »

Troisième étape : introduire en toute subtilité le sujet du jour : check.
Anonymous
Invité

   
tw : mort d'un enfant

Si la présence de Dr Figg si proche de lui perturbait particulièrement Ben, il n'en oubliait pas ses obligations de père célibataire. Car, s'il oubliait de récupérer sa fille à l'école, qui le ferait pour lui ? Il ne pouvait compter sur personne d'autre que sa propre personne, et honnêtement, cela l'aidait à rester ancré dans la réalité, alors que son coeur battait la chamade et qu'un coin de son cerveau érigeait déjà des scénarios sans queue ni tête autour de la psychomage. Elle était magnifique, elle était pétillante, elle était solaire et pleine de vie. Elle était inaccessible, et pourtant, elle venait de lui proposer un rencard - ou bien l'avait-il imaginé ? Il imaginait beaucoup de choses. "Oh, of course! Is her school near? We could just walk towards it." Le Londonien faillit s'étouffer avec sa salive, et rattrapa le coup en toussant légèrement. Heureusement pour lui, la sorcière marchait à ses côtés, et ne pouvait pas observer la couleur rouge que prenaient progressivement ses oreilles et ses joues, tandis qu'il imaginait de manière très claire le visage de Grace découvrant la jeune femme pour la première fois.

Il devait se ressaisir, cependant, et tenta de paraître rationnel. L'école était en plein centre-ville, et il faudrait une bonne heure de marche pour y arriver. Il grimaça légèrement en comprenant que cela ne serait pas possible. Et alors qu'il ouvrait la bouche pour annoncer la mauvaise nouvelle, Dr Figg reprit. "Though you probably don’t want to be seen with me. Let’s just stick to the original plan!" Tout d'abord, Benedict ressentit de la surprise. Il ne comprenait vraiment pas ce que la jeune femme venait d'énoncer. Pourquoi refuserait-il d'être vu avec elle ? Il adorerait cela, bien qu'il n'aimait pas être le centre de l'attention. Mais s'il le pouvait, il serait près d'elle le plus souvent possible. Et c'était bien pour cela qu'il était si assidu aux sessions de thérapie de groupe, juste pour avoir une chance de la voir, de l'entendre parler, de l'observer jouer avec ses cheveux et sourire aux histoires débiles des autres patients. Non, vraiment, il ne pouvait imaginer ne pas vouloir être vu avec elle, même par sa propre fille. Grace l'adorerait immédiatement. Il s'imaginait plutôt que la blonde ne voudrait pas être vue en compagnie d'un énergumène désagréable et recouvert de tatouages, tellement il était misérable en comparaison. La surprise passée cependant, le cracmol ressentit une vague de déception, ses espoirs s'envolant en fumée, et il se dit qu'elle avait plutôt énoncé cela pour masquer le fait qu'elle ne se sentait pas confortable avec sa présence. Pourtant, c'était elle qui lui avait proposé cette sortie ! Sans cela, il aurait probablement pris le métro jusqu'à Chelsea, acheté un goûter pour Grace et l'aurait patiemment attendue devant la grille, ignorant les regards intrigués des autres parents d'élèves.

"I think you mentioned her a few weeks ago. How old is she again? And what’s her name?" Les mains dans les poches, Ben fut sorti de ses pensées moroses. Il continua d'observer le sol sous ses pieds se transformer tandis qu'ils sortaient du centre. "Grace. She's three." Mentionner sa fille avait toujours un effet agréable, ses épaules et son visage se détendant sensiblement. "She's just started kindergarten, She loves it." Lui, cependant, n'aimait pas vraiment cela. Il avait choisi de la placer dans l'école mixte moldu/sorcier la plus proche de chez lui, car il ne savait pas vraiment ce qu'il adviendrait de la petite fille, mais il s'imaginait qu'il y avait des chances qu'elle développe des pouvoirs magiques, et il s'était dit que le personnel était le mieux placé pour gérer ce genre de choses, étant donné que lui était handicapé dans ce domaine. Mais depuis l'accident tragique qui avait pris la vie de la fille de Joe, il ne pouvait s'empêcher d'angoisser à l'idée qu'une chose similaire se passe dans sa petite, toute petite famille. La vue du minois de sa fille, ravie de ses journées d'école, cependant, ne cesserait jamais de le faire sourire.

Le voilà à nouveau dans ses pensées, foulant le sol aux côtés d'une jeune femme si belle qu'il ne pouvait se détendre, et qui avait l'étrange capacité de le faire ruminer sur n'importe quel sujet. "Joseph was the first the talk to me about this park! I didn’t know it even existed behore he mentioned it. And now, I enjoy spending my breaks here, it’s so peaceful.  I should probably thank him, no?" Elle avait au moins la capacité de le faire rapidement sortir de ses élucubrations cérébrales assez facilement. Relevant le menton, Ben observa le parc dont elle parlait. "Hm, sure." Dr Figg appréciait passer du temps dans ce parc. Le cracmol prit consciencieusement note de cette information, et la plaça dans un dossier rouge à l'intérieur de son crâne. La conversation était étrange, et il n'aidait pas cette pauvre psychomage à la porter, avec ses réponses laconiques.

S'il avait un haut potentiel intellectuel, Benedict Travers n'était vraiment pas doué pour les discussions, sauf quand on lui parlait de dessin ou de tatouages. Dans ce cas précis, le trentenaire pouvait sortir de son mur de silence renfrogné pour discuter pendant plusieurs dizaines de minutes. Mais bien qu'il n'était pas à l'aise avec les conversations, il pouvait clairement comprendre que celle-ci était étrange. Les mains toujours profondément ancrées dans les poches de sa veste en cuir, le punk s'arrêta brusquement. "Dr Figg ?" Lorsque celle-ci se retourna pour lui faire face, il fut presque coupé dans son élan, soufflé par sa beauté statuesque. "Err, wh-what-" Il n'avait pas réfléchi à la suite de sa phrase, emporté par une pensée impulsive. "Huh, what is this, exactly ? Why do you want to get coffee ? With me, I mean." Elle était vraiment trop belle, trop pure et trop heureuse pour lui. Il se faisait obligatoirement des films.


traduction:
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