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A kind of magic | Ft. Luisa

Andrew Elias
Andrew Elias
Date d'inscription : 05/12/2021
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x âge : ★ 35 ans
x occupation : ★Programmateur radio chez les moldus | Animateur Radio chez les sorciers
x situation : ★ Célibataire volage

   
C’était à cette heure de la nuit à laquelle les joyeux fêtards commençaient à évacuer lentement le dancefloor du night-club pour aller là où leurs désirs les menaient. Au fond de leur lit, en after… peu importe. Andy, lui, ne se sentait pas d’humeur à partir tout de suite. Légèrement enivré par une consommation quelque peu excessive d’alcool, il entretenait une vive conversation avec un acolyte, moldu, rencontré au cours de la soirée, assis au bar à siroter ce qui était certainement son dernier cocktail de la nuit. Leur échange était ponctué de rires, ou plutôt gloussements, de taquineries enjôleuses. Ils en étaient venus à parler de l’Enfant Maudit et de l’existence (ou la non-existence) de la magie. Puis, de fil en aiguille, leur conversation avait évolué pour parler de cette femme qui tirait les cartes au fond de la salle.
« Ce sont des bêtises ! » soutenait Andy. « Genre… Elle ne peut pas vraiment être une voyante. »
« Quoi ? Tu crois en la magie mais tu crois pas en la voyance ? La logique ?? »
« Je crois en la voyance. Je pense juste que si elle voyait vraiment l’avenir, elle ne serait pas là. »
« T’as pas envie d’essayer, juste pour le fun ? »
« Bah si tu veux. De toute façon qu’est-ce que ça me coûte ? »
Ainsi, ce fut décidé. Les deux hommes s’avancèrent vers la table de voyance où était assise la femme en question, tout en riant. Ils attendirent qu’elle finisse avec une personne avant qu’Andy ne s’installe face à elle.
« Bonsoiir ! » la salua-t-il avec la jovialité d’un homme à l’alcool joyeux.
Andy la connaissait déjà, cette femme, même s’il ne parvenait pas à lui donner un prénom. Il la voyait souvent faire la DJ quand il venait dans ce night-club. Elle était plutôt douée. A voir si elle était aussi bonne voyante que DJ… ce qu’il doutait.
« Alors ? Comment ça marche les cartes ? Je tire des cartes et tu fais des prédictions ? »
Il n’avait pas pris option divination à Poudlard. A vrai dire, il n’avait assisté qu’à un seul cours. Et la professeure lui avait fait comprendre assez clairement qu’il n’avait aucune prédisposition pour ces trucs-là.
Luisa Carelli
Luisa Carelli
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x occupation : barmaid, DJ, tireuse de cartes
x situation : célibataire

   
Comme à son habitude, environ une fois par semaine, L.C s'est installée dans une alcôve au fond du club et a devant elle son jeu de cartes "de voyage." Elle les emmène un peu partout, les laisse s'imprégner des diverses énergies qui traversent les différents lieux qu'elle fréquente, en prend peut-être un peu moins soin que son jeu personnel, ou les quelques belles éditions qu'elle possède. Chaque jeu a un rôle particulier et tous ne peuvent être utilisés de la même façon. Pour survivre aux client.e.s de toute sorte qui viennent à sa rencontrer ici, parfois avec la nette intention de prouver qu'elle n'est qu'une charlatane, il faut des cartes solides, endurantes. C'est donc ce jeu un peu corné, mais toujours très beau, qu'elle étale devant une jeune fille qui semble un poil trop jeune pour être ici. Mais avec les couches de maquillage et les paillettes revenues au goût du jour, Luisa serait bien incapable de déduire l'âge de qui que ce soit dans le club.

Après une longue et enrichissante discussion sur la sexualité, l'amour, la vie, toutes ces bonnes choses, la demoiselle lui laisse un pourboire et retourne transpirer sur la piste de danse, avec dans un coin de sa tête la voix de l'étrange tireuse de cartes qui lui a conseillé de suivre son instinct, de partir pour l'Australie, de quitter ce garçon. Cartes ou non, quitter le garçon est généralement un bon conseil pour beaucoup d'adolescentes. Suant, malgré sa légère robe en dentelle noire, L.C prend une grande gorgée d'eau mais n'a pas le temps d'aller prendre l'air avant ses prochains clients.

Elle les a remarqué, les a entendu rire. Un homme aux boucles charmantes s'installe et commence à parler, l'autre se mettant plus en retrait. Il lui semble le reconnaître, mais la barmaid croise beaucoup de gens au comptoir et elle ne pourrait rien affirmer avec certitude. Elle lui sourit donc doucement, voyant les lueurs d'alcoolémie dans ses yeux et entendant le ricanement dans sa voix. Un dubitatif. Mais pas agressif et visiblement prêt à s'essayer à l'exercice. En toute bonne fois, du moins, c'est ce que Luisa espère. Battant les cartes distraitement, elle répond d'une voix claire qui se fait entendre au delà des basses du DJ dans la salle principale.

« C'est un poil plus compliqué que ça, personne ne peut vraiment prédire l'avenir. Disons que je peux indiquer un chemin et suivant les choix que tu fais, tu pourras le suivre ou non. Mais je ne peux jamais garantir la destination. Et, puis, le plus souvent il s'agit de saisir des énergies, de réfléchir ensemble au delà du perceptible. » Elle rit un peu et ajoute. « Mais oui, tu tires les cartes. Coupe le jeu en deux de ta main gauche et choisis en trois, que tu places devant toi. » Le laissant assimiler l'instruction, L.C pause une seconde avant d'ajouter « Si tu as une question, un doute ou quoique ce soit, tu peux le formuler en tirant. Sinon, ça sera une sorte de tirage général suivant ton énergie actuelle. » Ivre, souriante, soupçonneuse, festive. Un mélange intéressant dans tous les cas.
Andrew Elias
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Personne ne pouvait prédire l’avenir, hein ?
Paroles de moldu. Elle ne pouvait pas prédire l’avenir. Au moins, elle était honnête sur ce qu’elle ne pouvait pas faire. Elle descendait déjà dans l’échelle du charlatanisme. Andy l’écoutait sans lui couper la parole, gardant ses questions pour lui pour l’instant par politesse. Quand elle eut fini, il gloussa – c’était l’alcool, ça – en jetant un regard complice à son acolyte. Puis, il se retourna vers la dame.
« Mais j’ai pas de questions à poser ! »
Pas de question qu’il voulait poser, en tout cas. Pas maintenant, pas ici, pas devant un gars qu’il avait rencontré seulement quelques heures auparavant.
« J’sais même pas quel genre de question je peux poser… Hmm… Qu’est-ce qu’on te demande le plus souvent ? »
Il pariait sur des questions de coeur. Si Bidule allait enfin finir par trouver son âme sœur,  si Machin avait sa chance avec Truc… Toutes ces choses qui passaient au-dessus de la tête d’Andy. Ce n’était pas que cela ne l’intéressait pas… Au contraire, il adorait écouter les dramas sentimentaux de ses ami.e.s. C’était juste qu’il ne vivait pas ces choses-là – ou plus ? Et il était fort content de passer au travers des prises de tête.
Comme la barmaid lui avait expliqué, il coupa le jeu de la main gauche et sélectionna trois cartes.
« Impressionne moi. » lança-t-il avec un sourire de défi dessiné sur les lèvres et une ombre malicieuse dans le regard.
Il était vraiment curieux, malgré les doutes qu’il cultivait quant à sa capacité à avoir des visions pertinentes. Si elle ne prédisait pas l’avenir, que voyait-elle ? Le passé ? Le présent ? L’âme des gens ? Leur crédulité ? Est-ce qu’elle donnait juste des conseils ? N’importe qui pouvait le faire. De plus ou moins bons conseils selon la perspicacité de la personne les prodiguant.
« Mais, dis-moi… Pourquoi on ne pourrait pas prédire l’avenir ? Tu ne crois pas que des trucs comme des prophéties à la Seigneur des Anneaux ou Star Wars pourraient exister ? »
Andy était sûr et certain que Tolkien n’était pas un simple moldu. Rien que le nom Tolkien faisait sorcier. Son ami, légèrement en retrait, secoua la tête en s'adressant à la barmaid, signifiant qu'elle n'était pas obligée de répondre à cette question. Aussi charmant et terre-à-terre qu'était Andy, il lui paraissait que l'alcool avait eu raison de sa rationalité. Mais cela n'allait pas l'empêcher de le ramener chez lui pour autant.
Luisa Carelli
Luisa Carelli
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Visiblement, le charmant inconnu n'est pas disposé à prendre l'exercice très au sérieux, pouffant un peu après les instructions de Luisa. Elle ne s'en offusque pas, ayant travaillé avec des personnes bien plus hostiles à ses pratiques que ça. Qui sait, il sera peut être agréablement surpris par la tournure des événements, s'il accepte de s'ouvrir un tant soit peu à l'art de la jeune femme. Car tirer les cartes est une forme d'art comme une forme de thérapie. Bien qu'elle croit fermement que des forces de la nature, extérieures à son contrôle, influent sur ses tirages, L.C n'en est pas moins une personne tout à fait saine d'esprit et dotée d'un certain sens de l'observation. Parfois, les gens ne viennent pas solliciter de vraie réponse. Souvent même. Ils cherchent une échappatoire, une confirmation, une invitation. Elle ne sait pas encore ce que son nouveau client recherche, peut-être simplement à passer le temps. Et cela lui convient aussi très bien.

La blonde sourit donc légèrement quand il ne sait pas quoi demande. Peut être y a-t-il l'influence de la Balance dans sa charte, provoquant l'indécision, ou un soupçon de Capricorne, se refusant à quitter ses convictions. « Tu n'es pas obligé d'avoir une question, pas de soucis. » Elle hésite à répondre à sa question, ne voulant pas influencer son tirage, mais au point où ils en sont, L.C estime que ça ne changera pas grand chose. « Les gens ont tendance à graviter autour de trois thèmes, l'amour, leur carrière et l'argent. Des fois ça se mélange, certaines personnes ont des interrogations plus profondes ou un mal être à exprimer. Mais ouais, c'est beaucoup de "est-ce que je fais le bon choix?" » Une question parfaitement compréhensible, au vu des myriades de possibilités qu'offre l'univers.

Le garçon respire la malice, la défiant presque à lui faire des révélations. Encore une fois, ce n'est pas tout à fait comme ça que ça marche, mais passons. Elle se contente d'un sourire doux et retourne les cartes, interprétant les signes comme les énergies qui les accompagnent. La tête penchée sur le côté, Luisa est alors tirée de sa mini transe par une nouvelle interrogation du jeune homme. Curieux l'animal. Très bien, il veut entrer dans les détails, il l'aura voulu. Il ne faudra pas se plaindre qu'elle lui a tenu la jambe avec ses élucubrations. « Hum, disons que c'est compliqué. L'avenir est déterminé par tes choix. Et si tu as une question précise ou quelque chose en tête, je peux suivre le fil d'où un certain choix te mènera. Je peux aussi interpréter les cartes, l'énergie du passé et du présent qui nous entoure pour t'aider à réfléchir sur toi, à surmonter une épreuve. Mais ce que je ne peux pas faire, c'est garantir à 100% de quoi l'avenir sera fait. Parce que même si je te montres un chemin, d'autres éléments qui n'ont pas encore été décidé peuvent intervenir. Ou tu peux faire des choix différents. »

Elle s'interrompt le temps de boire une nouvelle gorgée d'eau, laissant l'esprit embué d'alcool du brun assimiler ces informations un rien philosophiques. Elle ajoute, pour parfaire sa réponse à la question initiale. « Je ne dis pas que les prophéties sont impossibles, il y a certainement des choix immuables, des événements qu'on ne peut éviter. Personnellement, je n'ai jamais connu ça, même si je vise souvent juste, je ne peux pas dire que j'ai eu des prémonitions ou quoi que ce soit. » Désignant les trois cartes posées sur la table, elle interroge le garçon à son tour. « Tu veux qu'on parle de ce tirage? » S'il préfère discuter, L.C n'y voit pas d'inconvénient, mais elle préfère en avoir le cœur net avant de se plonger dans l'interprétation. C'est fatiguant après tout et elle ne voudrait pas le faire pour rien.
Andrew Elias
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Parfois, Andy se sentait surpuissant intellectuellement. Il savait des choses que les autres ne savaient pas et cela lui donnait une espèce de sentiment de supériorité. On le prenait pour un illuminé alors que lui avait bien les idées en place. Il n’était pas celui qui croyait en des mensonges. Il était en position de force sans même que l’autre en ait conscience. Mais cela s’accompagnait d’une certaine solitude. Il cachait une chose très importante sur lui-même. Il mentait comme un arracheur de dent pour garder, pour rester dans un placard. Ce n’était pas juste.
Il écoutait la réponse de la gente dame aussi attentivement que lui permettait son niveau d’alcoolémie. Il acquiesça simplement. Argent, carrière, amour… Cela faisait sens.
« J’aimerais pas avoir à poser une question mêlant amour et carrière. » commenta-t-il avant de glousser de nouveau.
Mêler les deux était rarement une bonne idée, selon Andy. D’après ce qu’il entendait à droite et à gauche ainsi que sa petite expérience personnelle, cela ne valait jamais le coup de prendre le risque.
Il essayait de suivre tant bien que mal les explications. Mais il lui avait l’impression d’avoir à peu près compris ce qu’elle voulait dire. Il haussa les épaules.
« Dommage. J’aurais bien aimé savoir si j’allais me marier et avoir des enfants d’ici fin 2022. » répondit-il avec légèreté.
Il ne l’espérait pas. Cela serait de malheureux accidents. Et plutôt improbable.
La DJ reporta l’attention sur le tirage. Andy était quand même curieux de savoir ce qu’elle allait avoir à dire dessus. Même si elle n’allait pas prédire la fin du monde ou l’extinction de la race humaine. Ni même s’il allait passer une bonne fin de soirée. Il voulait aussi avoir une idée concrète du genre de choses qu’elle sortait. Parce que tout demeurait très abstrait pour lui, pour l’instant.
« Je veux bien, oui. »
Il n’y risquait pas grand-chose. C’était bon enfant. Il se pencha légèrement pour regarder les cartes qui ne voulaient rien dire pour lui. C’était justes des morceaux de papier cartonné un peu cornés avec des dessins dessus. Il était sûr qu’elles avaient chacune ou plusieurs significations. M’enfin, ces trucs là, ce n’était pas son domaine. Lors de sa scolarité à Poudlard, il était meilleur en cours de vol et sortilège. Même si, dans l’ensemble, il faisait le zouave au fond de la classe pour amuser la galerie.
« Tu m’as intrigué, je veux savoir maintenant. A moins que toi tu ne veuilles plus ? »
Et puis il aimait aller au bout des choses.
Luisa Carelli
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L.C rit légèrement devant le commentaire du jeune homme qui, s'il ne prend pas sa pratique très au sérieux, a le mérite d'avoir de l'humour. Elle espère qu'il sera aussi ouvert d'esprit une fois que le tirage aura commencé et que toute son énergie n'est pas consacrée à la contredire et faire rire son ami, qui semble s'endormir légèrement sur la banquette à côté d'eux. « C'est pas le meilleur combo en effet, même si argent et amour c'est souvent pire. » Après tout, une romance de bureau peut tout à fait se terminer dans la joie et la bonne humeur dans la vraie vie, pas que dans The Office. Mais quand les gens comment à mélanger sentiments et comptes en banque, ça se termine rarement bien.

Essayant de se concentrer malgré les interrogations du brun, elle répond à ses questions comme elle le peut, essayant de lui faire comprendre son processus et de l'aider à appréhender ce qu'elle fait. Bien qu'elle ai toujours cru en des forces qui la dépassent et les ai toujours plus ou moins perçues, la cartomancienne n'est pas pour autant intransigeante face aux sceptiques. Nous vivons dans un monde aseptisé, tourné vers la Science avec un grand S, une foi en la capacité de l'homme - le plus souvent avec un petit h - à résoudre les mystères de la nature, à décortiquer le fonctionnement du monde pour le réduire à des formules logiques, indéniables, indiscutables. Mais le vrai monde ne fonctionne pas ainsi, il est imprévisible, changeant et récompense l'adaptabilité. Preuve en est, l'évolution même de l'être humain, si chère aux scientifiques. C'est drôle, comme l'humanité n'a fait que remplacer un dogme par un autre. Les mythes, la religion, la science. Autant de facettes de la même peur.

Mais L.C n'a guère le temps de se perdre d'avantage dans ses digressions philosophiques - et Dieu, Gaïa et Descartes savent qu'elle pourrait y passer des heures - puisqu'après une dernière boutade, le charmant garçon aux bouclettes décide de poursuivre son tirage. La blonde lui sourit doucement et répond. « Au contraire, c'est avec plaisir. » Elle reporte son attention sur les cartes, essayant de reprendre le fil de sa lecture. Le Jugement, le Deux d'Epée et le Deux de Pentacles. Intéressant. L.C plonge son regard dans celui de son interlocuteur, y cherchant un guide. Elle passe sa main au dessus des cartes, s'imprégnant de l'énergie qui en émane. La jeune femme ressent toujours quelque chose lors d'un tirage, mais elle a l'impression que le jeu pulse sous sa main, elle ressent presque de la chaleur. Ce garçon a une énergie formidable, qui va au delà de la sueur qu'il a l'air d'avoir versé sur la piste de danse.

« Tu n'es pas comme tout le monde hein? » Elle sourit, comme si elle avait simplement commenté sa tenue ou observé un fait. Elle enchaîne, sans vraiment lui laisser le temps de la contredire. « Tirer deux fois des deux n'est pas anodin, il y a une dualité quelque part. Celui-ci… » Elle pointe du doigt la carte de Pentacles. « désigne le dynamisme, tu jongles plusieurs choses et cette carte t'invite à en profiter, à vivre au maximum, à évoluer à travers tout ce qui se passe. L'autre… » Elle indique l'Epée.  « vient un peu contredire ça. Il y a une indécision, un obstacle que tu n'es pas prêt à surmonter ou que tu ne peux pas franchir et qui crée de la fuite, du doute. Si on ajoute le Jugement à tout ça, c'est à dire, une porte ouverte, une invitation à faire des choix décisifs, à poursuivre ta voie. C'est aussi une des cartes les plus mystiques et encore un multiple de deux, le 20 des Arcanes Majeures. Je dirais donc que tu as la possibilité d'accéder à un autre niveau de conscience, que tu peux découvrir des choses inaccessibles aux autres. Mais que tu ne le peux pas ou ne le veux pas réellement. Et que cette dualité en toi est très forte, tu es un peu tiraillé peut-être. Ou agacé. Mais tu es maître à bord et aucun des choix auxquels tu penses, là tout de suite, n'est impossible. »

L.C sourit à nouveau, toujours amusée de son petit tour de passe passe, cette injonction à penser à quelque chose après avoir présenté le tirage. Cela fait en général surgir chez les gens leur vraie question, ce qui les tracasse, ce pourquoi ils sont venus la voir. Dans le cas du brun, ce sera sans doute différent, puisqu'il cherche principalement le divertissement. Mais il y autre chose derrière son sourire charmant et sa moue affable, une force que la cartomancienne n'a jamais ressenti. Du moins, pas comme ça. Elle en a eu des échos, qu'elle ne peut replacer pour l'instant. Elle demande donc.  « Tu sais ce dont je parles, même si moi je ne le sais pas. Tu ne me dis pas tout… Comment tu t'appelles? » Généralement, elle ne se préoccupe pas de la vie de ses client.e.s et n'a pas besoin de détails comme un prénom. Mais, ce garçon l'intrigue, elle ne saurait dire pourquoi.
Andrew Elias
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Andy avait la conversation facile. Se faire des potes n’avait jamais été un problème pour lui. Il aimait penser que les gens l’appréciaient pour la plupart. Et, dans le cas contraire, il savait plus ou moins pourquoi.
« Boh... » fit-il en haussant les épaules, l’air mi-malicieux, mi-sérieux. « Ça dépend d’où tu te situes, j’ai envie de dire... »
Il ponctua sa phrase d’un petit rire. Ils ne s’étendirent pas d’avantages sur le sujet. Ils finirent plutôt par se pencher sur les cartes qu’Andy avait tirées. La DJ avait attisé sa curiosité et il n’allait pas se résoudre à quitter la boîte de nuit avant que celle-ci ne fut satisfaite.

La jeune femme ancra son regard dans le sien, comme si elle essayait de lire en lui plus que les cartes. Andy maintenait le contact visuel sans cligner des yeux, le visage toujours habillé d’un sourire léger, dans l’attente d’une réponse. L’attente lui sembla durer longtemps, mine de rien.
« Tu n’es pas comme tout le monde hein? »
Son sourire se redressa d’avantages. Il aurait répondu quelque chose, pour sûr, s’il en avait eu le temps. Elle enchaîna, expliquant la signification et son interprétation des cartes qu’elle désignait. Andy porta alors son attention aux cartes qu’elle montrait, se penchant légèrement sur la table.
Il s’en pensa pas grand-chose, au début. Puis, petit à petit, il fut de plus en plus troublé. Il s’efforçait de ne pas le montrer. Mais il était mauvais acteur. Son sourire s’affaissait un peu, il battait ses paupières lentement et à intervalle régulier. Tout ce qu’elle disait… cela résonnait en lui. Trop pour que ce fut aussi fortuit qu’un horoscope dans un magazine féminin.
Quand elle eut fini, il demeura silencieux. Que dire ? Elle était restée vague… mais elle avait visé en plein dans le mille. Pour chacune de ses lectures, Andy avait exactement à quel élément de sa vie cela se rattachait. Toutefois, il essayait de ne pas se laisser gagner par la crédulité. On était tous tombé un jour sur une page internet sur la signification et la signification attachée à notre prénom – ou, à défaut, le signe astrologique… Et on s’était tous dit un jour « Mais c’est trop moi, ça ! ». Les descriptions étaient écrites de façon à être suffisamment floues ET précises pour que ça marche sur la majorité des gens.
Il releva le regard vers la jeune femme quand celle-ci s’adressa à lui, lui demandant au passage son prénom. Son sourire se redressa, comme s’il s’était rendu compte qu’il avait perdu consistance. Il redressa également le dos pour l’appuyer contre le dossier de la chaise, croisant les bras. Pourquoi voulait-elle son prénom ? Cela ne le dérangeait pas de le donner. Mais pourquoi ?
« Andy. C’est le diminutif d’Andrew. Pas très original, tu me diras. Mais je me plains pas. Ça aurait pu être pire. Ça aurait pu être Eliakim. …. Je plaisante pas. »
Sa mère avait privilégié un prénom passant partout en Angleterre. Et qui soit d’origine biblique pour faire plaisir à ses parents.
« Pourquoi ? »
Luisa Carelli
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Même s'il lui sourit à nouveau, Luisa sent bien que le jeune homme a été quelque peu perturbé par son tirage. Cela arrive parfois, notamment chez les gens dubitatifs qui se rendent compte qu'il y a du vrai dans ce que dit la follasse avec son jeu de cartes. Il est venu rire avec son ami - désormais totalement oublié dans l'arrière-plan de cette conversation - peut-être même se moquer un peu. Mais il a entendu des choses qu'il pensait bien cacher. Sa réaction plus que les cartes en elles-mêmes lui laisse penser qu'elle a visé plutôt juste, sur des sujets qui ne lui font pas particulièrement plaisir. La cartomancienne ne tire aucune joie à faire ressurgir des mauvais souvenirs ou des difficultés chez ses clients, mais c'est parfois tout ce qui se manifeste. Et souvent ce dont ils ont besoin de parler, ce sur quoi ils doivent travailler.

Bras croisés, dos bien droit, le jeune homme en face d'elle n'a plus grand chose à voir avec le sourire affable et les bouclettes bondissantes qui se sont assis, il y a quelques minutes. Il continue toutefois sur le ton de l'humour, un mécanisme de défense que L.C connaît bien également. Son expression douce et chaleureuse ne bouge pas, elle continue de le regarder avec intérêt. Elle sourit légèrement, plus pour relever sa tentative de plaisanterie que parce qu'elle la trouve particulièrement drôle. Puis elle lui tend la main, étirant ses lèvres de manière bien plus sincère. « Moi c'est L.C. » La blonde ne s'embête pas à lui donner son nom complet, rares sont ceux à en avoir besoin ou à qui elle a envie de le donner. « Et je trouve les prénoms très intéressants. Ca en dit toujours beaucoup sur les gens, même les prénoms ordinaires. » Une volonté de s'assimiler peut-être. Un héritage familial. Les pistes sont aussi nombreuses que fascinantes.

Elle prend une petite gorgée de son verre d'eau, qu'elle a un peu négligé jusque là et ajoute. « Et puis tu m'intrigues, alors j'aimerais bien en savoir plus sur toi. Si tu es d'accord évidemment, sinon, les pourboires c'est juste là et j'espère que tu passera une bonne soirée. » Il n'y a pas une once d'agressivité dans sa voix, L.C établit simplement des faits. S'il n'a pas l'intention de s'ouvrir un minimum, autant qu'ils ne perdent pas leur temps. Après tout, l'argent qu'on lui laisse dans sa petite alcôve fait toujours du bien en fin de mois et si elle doit le sacrifier, il faut que ce soit pour quelqu'un qui en vaut la peine.
Andrew Elias
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Andrew était un individu plutôt terre-à-terre, contrairement à l’image qu’il pouvait renvoyer parfois. Alors, quand la jeune femme fit preuve d’une perspicacité pour le moins impressionnante, il chercha des explications logiques et rationnelles. Il ne voulait pas tomber dans la crédulité. Il n’y avait aucun moyen pour que cette moldue ait de vrais talents de divination. Elle était sûrement juste perspicace ou avait une bonne intuition. Peut-être qu’elle connaissait déjà son identité numérique. Il y avait plein plein plein plein d’explications possibles.
A sa demande, il se présenta. Et elle se présenta à son tour en utilisant ses initials. « Enchanté, L.C. . » Pourquoi seulement des initials ? Cela ne dérangeait pas Andy, en soi. Mais pourquoi ? Avait-elle peur qu’on lise en son prénom ? Ou c’était juste un truc de DJ ?
« Je pense qu’au final, le prénom d’une personne en dit plus sur ses parents que sur la personne en elle-même. La plupart des gens ne choisissent pas leur prénom. »
C’était étrange de ne pas pouvoir choisir le prénom qui allait nous suivre, dans plus de 90 % des cas, tout au long de notre vie, quand on y réfléchissait. Presque injuste, dans certaines situations. Avec des parents qui donnaient un prénom à leur rejeton ressemblant plus à un pseudo dans un MMORPG qu’à un vrai prénom. On n’avait pas forcément envie de porter le fruit des lubies fantasques de nos géniteurs jusqu’à notre mort.

Il étudia longuement – quelques secondes – la demande de L.C. à laquelle il ne s’attendait pas. Il ignorait comment l’interpréter. Bêtement, il gloussa car il ne savait pas quoi répondre.
« Euhm… Qu’on se mette à la même page… On est d’accord que… bon, t’es très charmante. Mais on est d’accord que tu n’es pas du tout mon genre ? » Le genre, plutôt littéralement. « Oui, on est d’accord. Non non, c’était juste pour être sûr. »
L’alcool le rendait lent d’esprit, par moment. Mais là, il n’avait clairement pas consommé assez d’alcool pour être autant à côté de la plaque. Il se donnait juste du temps pour réfléchir. Il jeta un œil au dessus de son épaule, vers son compagnon de soirée qui somnolait la tête pendante. Puis, il se retourna vers L.C. .
« Je veux bien. J’aime parler de moi. »
D’autant plus qu’il était toujours aussi curieux sur la jeune femme. Il voulait savoir qui elle était, ce qu’elle était. Après tout, pourquoi n’aurait-elle pas pu être une sorcière ? Ce n’était pas une possibilité qu’avait encore considéré Andy. Mais c’était possible. Il ne connaissait pas l’intégralité de la population sorcière vivant en Angleterre, ni même à Londres.
« Et puis, je voudrais pas le réveiller. » rajouta-t-il en désignant le bel endormi derrière lui.
Ils avaient déjà prévu de rentrer chez lui pour terminer la soirée. Mais est-ce que celle-ci allait s’achever comme Andy l’avait plus ou moins senti ? Ce n’était plus aussi sûr.
Luisa Carelli
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Luisa penche un peu la tête à la remarque de sa nouvelle connaissance, soulignant judicieusement qu'on ne choisit pas son prénom. Même s'il y a bien entendu du vrai dans ce qu'il dit, la jeune femme n'en reste pas moins convaincue que les noms ont du sens. Toutes les histoires folkloriques le prouvent - ne donnez jamais votre nom aux faes et autres bons conseils - et ça a beaucoup de sens dans la philosophie personnelle de la cartomancienne. C'est en partie la raison pour laquelle elle donne rarement son nom complet. Bon, c'est aussi parce que ça évite la pression genrée associée aux prénoms et parce que ça a tout de suite plus d'impact dans les métiers du monde de la nuit. Elle répond donc d'un ton doux et pensif. « Hmm, effectivement, mais l'inspiration vient toujours de quelque part. Je crois que l'univers ou le destin ou peu importe comme on l'appelle te mets sur une voie quand ton prénom est choisi. Mais évidemment, rien ne t'empêche de bifurquer. » Que ce soit un surnom, un changement d'état civil, un nom se réécrit avec une histoire.

L.C invite ensuite le jeune homme à continuer à discuter, ce qui l'incite à devoir clarifier la situation. En effet, c'est compréhensible. Toutefois, la blonde s'autorise un léger rire, avant de répliquer « Ne t'en fais pas, on est d'accord. » A force de fréquenter les milieux LGBT, le gaydar de la barmaid est plutôt au point, même si elle préfère dire que c'est une question d'énergie. Les membres de sa communauté ont une présence plus chaleureuse, un petit quelque chose qui l'attire vers celles et ceux qui ne sont pas limités par les règles hétéronormatives de la société.

Andrew accepte alors de se prêter à la conversation, notant qu'il serait malheureux de tirer son ami de son sommeil alcoolisé. C'est une prouesse de pouvoir dormir ainsi, assis sur une chaise au milieu d'un club relativement bruyant, autant ne pas le perturber en effet. La blonde ne se fait donc pas prier et entre dans le vif du sujet. « Alors Andy, tu veux bien me parler de la dualité que j'ai perçu en faisant ton tirage? Ca t'as clairement parlé, je l'ai senti. Mais si c'est trop personnel, tu peux me parler de ton film préféré ou de ton travail, même si c'est pas toujours ce qu'il y a de plus fascinant chez les gens. » Elle sourit un peu et, plus pour inspirer confiance qu'autre chose, elle ajoute. « Personnellement, je suis DJ, barmaid et cartomancienne, j'ai grandi à Londres, ma famille est italienne, je suis Lion, lune en Verseau et ascendant Poissons, parfois je suis végétarienne mais j'aime trop les sushis. » Une présentation aussi triviale que profonde, un mélange des choses qu'on dit pour meubler et d'informations qui lui tiennent à cœur. Elle est maintenant curieuse de ce qu'Andy va offrir de son côté.
Andrew Elias
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L.C semblait être une personne très spirituelle. Non pas celle s’adonnant à la pratique d’une religion en particuliers. Vous savez… celle qui parlait de bonnes et mauvaises ondes en diffusant de l’encens et qui croyait en une quelconque forme de destinée. Et éventuellement adepte de la méthode Kondo. Cela ne dérangeait pas Andy, en soi. Tant qu’elle n’essayait pas de lui faire croire en quelque ineptie scientifique, ça lui allait. Même l’esprit le plus rationnel et cartésien du monde croyait en des choses, bien malgré lui. Quand on ne savait pas, on ne pouvait qu’imaginer, que supposer.
« Tu crois un peu  aux pages internet sur les significations de prénom ? » demanda-t-il, comme il avait cette question sur le bout de la langue depuis un certain temps.
C’était une vraie question, pas uniquement une boutade facile.

L.C. fit une requête qu’Andy n’avait pas anticipé. Comme il l’intriguait autant que elle l’intriguait, il accepta après un petit temps de réflexion. Andy n’avait rien à cacher. Aucun cadavre dans le placard. Juste une société entière peuplée d’individus capables de magie, de dragons et d’autres créatures fantastiques. Que risquait-il ? L.C. ne perdit pas de temps et entra directement dans le vif du sujet. Cela prit – encore – Andy de court. Il s’attendait à quelques échanges de courtoisie préliminaires, comme les gens adoraient faire en règle générale. Il fut un peu déstabilisé et lâcha un « Eeeuuh... » traînant.
Remarquant certainement son trouble, L.C. lança une série d’information sur elle. La dernière anecdote le fit sourire.
« Il paraît que c’est bon, les sushis. »
Il ne se laissa pas d’avantages distraire par ce met japonais. Il se mit à réfléchir à la réponse qu’il allait fournir. Avec le temps, il avait développé des stratégies d’évitement ou de détournement pour faire face à des questions dont la réponse pouvait être compromettante. Sa principale tactique ne reposait pas sur le mensonge, mais sur le non-dit. Hein ? Comment ? Un mensonge par omission ? Connaît pas. Au moins, il ne s’inventait pas une vie.
« En fait, ça concerne en grande partie mon travail. Enfin, ma vie professionnelle. » introduisit-il. « Je suis programmateur radio, depuis quelques années déjà. C’est vraiment un bon job. Epanouissant pour moi, bien payé, avec pas mal d’avantages. »
Il n’avait jamais été aussi bien payé avec une aussi bonne flexibilité. Il n’avait jamais non plus tenu un contrat aussi longtemps. Cela voulait bien dire quelque chose.
« Mais j’ai un autre travail à côté… Assez particulier, dira-t-on. Je préfère ne pas te dire quoi, j’ai pas envie que tu me vois… hm… d’une autre façon. »
Il cherchait un peu plus ses mots que précédemment. Son regard alternait entre les cartes posées sur la table et les yeux de L.C. .
« Tu sais, c’est un monde avec lequel je flirte depuis vraiment très longtemps. En général, t’y arrives un peu par hasard et il est difficile de s'en détacher. Ca te marque, quoi. »
Si ça ce n’était pas une bonne description d’une expérience d’un moldu découvrant le monde sorcier, il ne savait pas ce que c’était.
« J’aime vraiment aussi beaucoup ce job. D’autant plus que ça arrondit très très bien les fins de mois. Mais mes proches ne savent pas ce que je fais. C’est comme si j’avais une double-vie. »
Seuls quelques membres de sa famille savaient qu’il était sorcier. Sa mère, ses grands-parents et ses deux oncles. Et c’était tout.
Luisa Carelli
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tw: évocation d'usage récréatif et de petit trafic de drogues

La blague d'Andrew amuse la jeune femme plus qu'autre chose, même si elle n'apprécie en général pas trop qu'on se moque de ses croyances. Au fil des années, elle a appris à ne pas perdre son temps avec les gens qui ne cherchent qu'à l'humilier et se trouvent déçus quand cela ne fonctionne pas, L.C ayant un ego indestructible. On ne grandit pas queer et relativement pauvre dans les années 90 sans se construire un mental d'acier. Même si grandir à Camden a un petit peu aidé. Toutefois, elle n'abandonne pas cette conversation comme elle l'a fait tant de fois par le passé, sentant que son interlocuteur - malgré son ton plaisantin et ses yeux jamais très francs - n'a pas de si mauvaises intentions. Cet échange a du potentiel, elle le ressent dans l'air comme le froid qui pique les joues quand on sort du métro un matin d'hiver. Alors elle répond, un petit sourire aux lèvres « Ca dépend lesquelles. » Même chez les férues d'ésotérisme, il y a des sources plus fiables que d'autres. Et babynames.com n'en est certainement pas une.

Elle en vient finalement au vif du sujet, prenant un peu de cours Andy qui se rattrape comme il peut avec un commentaire sur les sushis. La blonde hausse un instant les sourcils, étonnée qu'un homme queer dans la trentaine n'ai jamais mis les pieds dans un restaurant japonais. Il est peut-être végétarien ou vegan cela dit. Elle ne s'attarde donc pas sur ce semblant d'anecdote, préférant accorder toute son attention au récit du jeune homme. C'est une bonne chose qu'elle travaille ce soir, aussi elle n'a pas l'esprit embrumé par l'alcool ou d'autres joyeuses substances.

Sa nouvelle connaissance mène donc une double vie, exerçant un métier secret qui lui plaît et met du beurre dans les épinards, mais dont il n'ose pas lui parler de crainte de ternir le jugement qu'elle a de lui et qu'il ne partage même pas avec sa famille. L.C a fréquenté suffisamment de dive bar et vu assez de ses cousins traîner avec des types pas nets pour soupçonner fortement une activité illégale. La mafia, c'est un peu intense peut-être et il n'en parlerait pas si librement. Mais le trafic n'est pas exclu. Drogues, objets volés, voire art, les options ne manquent pas. Avec un boulot réglo et bien payé à la radio, il fréquente peut-être même du beau monde et chacun sait que les riches sont les meilleurs clients. Si tel est le cas, la cartomancienne serait mal placée pour juger, ayant revendu son lot de weed pour payer le loyer dans ses années les plus difficiles.

La tête légèrement penchée sur le côté, toute à sa réflexion, L.C se dit qu'il est temps pour elle de répondre. Elle ne sait pas combien de temps exactement elle a laissé le silence planer, mais se perdre dans ses pensées de la sorte ne se fait pas trop quand on essaie de converser. « Mmh, est-ce que ça te pèse de garder ce secret? Ou est-ce que le bénéfice que tu en tires vaut le coup? J'imagine qu'il faut que tu décides ce qui te tient le plus à cœur et si l'adrénaline et l'aventure te satisfont. Ou peut-être que tu n'as pas besoin de décider, mais qu'il faut ajuster ton équilibre. » Ayant un minimum conscience de sa tendance à parler de façon un poil énigmatique quand elle est dans ses humeurs, la blonde ajoute. « Imaginons que tu marches sur un fil avec deux sacs de sable dans chaque main. Si d'un coup, il y en a qui se vide, tu risques de tomber. Mais si on te rajoute un deuxième sac d'un côté, ça peut aussi tout faire basculer. Alors, est-ce que tes sacs sont équilibrés? Est-ce que tu veux sauter du fil et tout lâcher? Ou est-ce que tu continue à avancer? » La métaphore n'a peut-être pas beaucoup aidé, mais dans l'esprit de Luisa, c'est on ne peut plus clair. C'est à Andy de savoir si quelque chose raisonne pour lui.
Andrew Elias
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Andy avait bien conscience que ce qu’il expliquait ne sonnait pas très légal, même s’il ne savait pas exactement ce que L.C. s’imaginait. Elle était sans doute loin du compte. Il ne faisait, à sa connaissance, rien de légalement répréhensible. L’illégalité, c’était du passé pour lui. Et encore… il n’avait jamais été un grand délinquant, n’avait jamais rien eu de ce qu’on appelait une « racaille ». C’était juste un sale gosse, un petit con, un sale gamin ingrat, comme aurait dit son grand-père. En fait, avec le recul, il était certain que Poudlard l’avait préservé du pire pendant toute son adolescence en l’éloignant des mauvaises influences. Bien que cela ne l’avait pas empêché de faire des choses interdites quand il rentrait pour les vacances. Ah ça… Son oncle lui en avait fait passer des sales quart d’heure pour toutes les bêtises dont il avait pris connaissance. Il ne regrettait rien, finalement. Il ne se serait juste pas vanté de beaucoup de choses.
Alors qu’aujourd’hui, il avait envie de crier au monde entier qu’il passait à la radio toutes les semaines, que son émission rencontrait du succès. Il avait envie de s’en égosiller. Il n’était plus un loser ! Il réussissait enfin quelque chose de positif dans sa vie. Et trois quart des gens qu’il connaissait n’en avait aucune idée. Y compris les gens à qui Andy avait le plus envie de cracher son succès à la gueule. Imaginez sa frustration !
Il fronça les sourcils aux propos de L.C. qui lui paraissaient très abstraits. Sa métaphore eut le mérite de clarifier. Il y réfléchit quelques secondes.
« Le problème n’est pas dans la répartition des poids, je crois. C’est même pas du sable que je transporte. Et c’est ça le problème. D’un côté, j’ai un kilo de cailloux, et de l’autre un kilo de plumes. L’un est plus encombrant et moins stable que l’autre. Je peux me permettre de perdre quelques plumes en chemin. Mais si j’en perds trop, je me casse la gueule. »
Vous avez déjà essayé de cacher un éruptif sous un tapis ?
« Je sais que les cailloux sont plus stables. Mais les plumes ont plus de valeurs. Elles sont douces et jolies. J’ai peur qu’un jour je doive choisir entre les cailloux et les plumes juste parce que je ne peux pas les mélanger. Je ne sais pas… C’est comme si je te demandais de choisir entre… hm… L’amour mais tu passes ta vie avec ton âme-sœur à essayer de survivre, ou l’argent mais toutes tes relations amoureuses virent à la catastrophe. »
Andy n’aurait pas hésité sur celle-là. Mais il savait que le choix était dur pour certaines personnes.
Luisa Carelli
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Les envolées lyriques de Luisa lui mettaient parfois les gens à dos, certains esprits cartésiens n'appréciant pas son usage pour le moins libéral de la métaphore. Pourtant, les images sont évocatrices, ne dit-on pas d'ailleurs qu'elles valent mille mots? Peut-être est-ce à force de manipuler les cartes de tarot, forcément très imagées et ouvertes à l'interprétation, mais la blonde est fermement convaincue que c'est vrai. Les sensations, images, odeurs, bruits peuvent éveiller des souvenirs, débloquer des idées, ouvrir l'esprit. Les mots, parfois, ne font que compliquer les choses.

Andy semble bien les manipuler toutefois, prenant l'image d'équilibriste proposée par la cartomancienne et la transformant en une idée un peu plus complexe. Les deux poids ne se valent pas, la situation ne se résume pas à  un simple équilibre. Elle écoute attentivement, tirer les cartes, c'est percevoir la majeure partie du temps. Evidemment, il y a des signes qui ne trompent pas dans les tirages et qu'il serait idiot d'ignorer, mais il suffit parfois d'écouter, d'observer. Ce que la bavarde L.C sait très bien faire, malgré ce qu'on pourrait croire.

Elle prend donc le temps de répondre, se contentant d'un commentaire bateau pour se laisser le temps de mijoter quelque chose de plus constructif. « En effet, un choix impossible. » L'argent ne fait peut-être pas le bonheur, mais il paie le chauffage pendant les longs mois humides de Londres. Et l'amour… Il est plus fugace mais aussi bien plus présent qu'on ne le croit. Mais ce n'est pas ce qui a retenu l'attention de la jeune femme. « Ceci dit, quand je t'entends, j'ai l'impression qu'il y a un côté qui t'attire plus. Le seul argument que tu as donné en faveur des cailloux, c'est qu'ils sont stables. Est-ce vraiment ce dont tu as besoin? Ou tu veux la beauté, la légèreté, la douceur des plumes? Tu as dit qu'elle avait plus de valeur… Je ne sais pas ce dont il s'agit, alors, je ne veux pas dire n'importe quoi, mais en t'écoutant, j'ai quand même l'impression que si tu devais faire un choix, là, tout de suite, tu saurais quoi faire. »

L.C sourit légèrement, prend une gorgée d'eau, regarde distraitement le tirage toujours étalé devant eux, puis ajoute. « Peut-être qu'il faut que tu te crées une troisième fois. Que tu transvases des plumes dans le sac de cailloux et inversement. » C'est sans doute plus facile à dire qu'à faire, surtout s'il trempe dans des affaires un peu illégales. Mais, parfois, on a besoin d'être encouragé, rappelé des possibles. Elle prend la carte du Jugement et la tend à Andy. Dans son jeu, elle est illustrée par un chemin dans une forêt enneigée, menant à un portail, laissant voir une galaxie multicolore. « Cette carte représente le renouveau, la renaissance. Elle t'invite à devenir qui tu es, qui tu veux être, à aller sur ton chemin vers la meilleure version de toi, vers quelque chose de mystique et de sacré même. Mais elle ne peut pas y aller à ta place. » Comme toujours, il convient au lecteur de faire des choix.
Andrew Elias
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Même si très imparfaite à son appréciation personnelle, Andy essayait de se satisfaire de sa vie actuelle, de ne pas trop en demander. En fait, il s’en sentait obligé. Obligé d’être reconnaissant pour ce qu’il avait déjà. Mais là était la vérité : il en voulait plus. C’était plus fort que lui. Plus de quoi, vous demanderez ? Plus de tout. S’il pouvait avoir le beurre, l’argent du beurre et le sourire du crémier, il prendrait tout. Il se savait capable d’obtenir ce qu’il voulait. Mais dans l’immédiat, il se sentait incapable de faire le choix nécessaire. Il eut un sourire presque amer à la supposition de L.C. qui aurait probablement eu raison s’il n’y avait pas eu cette merveilleuse chose portant le nom de Secret Magique. Il faisait déjà des pieds et des mains pour le garder. Imaginez s’il quittait son job moldu pour se consacrer à la radio sorcière.
Oui, il voulait s’élever. Mais vous connaissez Icare ? Il préférait rester où il était plutôt que de se casser la gueule. S’il tombait, il tombait fort et bas. Mélanger les plumes et les cailloux…
« Si je le pouvais, je le ferais. »
L.C. tira une nouvelle carte qu’elle tendit à Andy. Il la regarda avec curiosité en la prenant. Il s’agissait d’un chemin entouré d’arbres menant à un rectangle représentant une porte. L’extérieur était d’un bleu froid tandis que l’intérieur de la porte était plein de couleurs chaudes et éclatantes. L.C. expliqua sa signification.
« C’est une façon élaborée de dire qu’il faut juste oser devenir ce qu’on veut être ? »
Elle était étrange, cette moldue. Andy savait que certains moldus étaient complètement perchés – du point de vue d’une personne ne connaissant pas le monde magique. Mais elle, c’était très différent. Elle ne paraissait pas insensée. Elle lui faisait penser à ces personnes qui pouvaient entendre les couleurs. Il plissait légèrement les yeux en la regardant.
« Tu crois en la magie ? En son existence ? Genre la magie des histoires pour enfants. »
Les moldus croyaient en beaucoup de chose. En une divinité, au destin, aux esprits, aux pilules amincissantes miracles, à la science… Mais dès qu’ils devenaient adultes, la plupart cessait de croire en la chose fantasque la plus certaine : la magie.
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