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Rendez-vous avec le malaise [Ft. Thabisa]

Solal Rosier
Solal Rosier
Date d'inscription : 21/02/2022
Messages : 69
x âge : 38
x occupation : avocat

   
Vous l’ignorez surement, mais il y a des gens qui ne savent vraiment pas quoi faire de leur argent. Solal ne peut s’empêcher de se répéter ça, pendant le trajet qui le mène au rendez vous qu’il a fixé à Thabisa. En bon londonien, il s’est finalement habitué à prendre le métro. Se coller aux gens, dans ces petits wagons confinés, comme un moldu. Et au rythme des soubresauts du tube londonien le long des rails, le bras en l’air, accroché à l’une de ces poignées plastiques, cette pensée tourne en boucle : certaines personnes ne savent pas quoi faire de leur argent. Et donc ils en font n’importe quoi. Faire un énorme don pour une association qui veut améliorer les conditions de détentions des sorciers emprisonnés à Azkaban. C’est vraiment la définition de la dépense inutile pour le riche avocat qu’il est. Malheureusement, son boulot n’est pas de conseiller des placements financiers. Son boulot est uniquement de défendre les intérêts de ses clients, c’est-à-dire aller dans leur sens, même si ce sens paraît totalement absurde. Mais il est payé pour ça, pour que les riches qui jettent leur argent par la fenêtre n’en perdent pas trop, et au passage qu’ils n’oublient pas d’en mettre un peu dans les poches de Solal. Il soupire. Azka’BAN, quel nom stupide. Quelle idée naïve. Et la cerise sur le gâteau c’est elle. La personne qui a décidé de monter cette mignonne et gentillette association pleine de paillettes : Thabisa Mercer.

Cette jeune femme hante son subconscient depuis qu’il a reçu la demande de son client. Il ne s’était jamais penché sur cette association. Bien sûr qu’il en avait entendu parler dans le milieu juridique, et ça l’intéressait si peu qu’il avait rangé cette information dans un coin de sa tête. C’est pour ça qu’il ne savait pas qui était à l’origine d’une idée aussi.. utopiste. Et s’il l’avait su, il aurait surement refilé le dossier à son associé. Il n’est pas un homme anxieux pourtant, mais il n’est pas très à l’aise à l’idée de la recroiser. Il ne l’a pas vraiment oubliée depuis le temps, disons qu’il l’avait … rangée dans un coin de sa tête qu’il n’avait pas visité depuis longtemps. Aux alentours de novembre 2012 quoi. Et il n’est pas très fier de leur dernière rencontre. Ou d’ailleurs, de l’absence d’une dernière rencontre. Bon, soyons plus clairs, Solal n’a pas du tout été un gentleman sur le coup. Après quelques nuits très agréables en la compagnie de Thabisa, il a simplement oublié de la recontacter. A l’époque, il était entrain de fonder son cabinet d’avocat et il était extrêmement occupé. Il travaillait jour et nuit pour alpaguer des nouveaux clients et pérenniser son affaire. Il n’avait juste pas de temps pour gérer sa vie sociale, ce n’était pas du tout personnel contre Thabisa.
De plus, cette jeune femme l’a toujours.. elle l’a toujours trop touché. Il avait travaillé sur le dossier de son compagnon à l’époque du procès. Il n’était qu’un avocat stagiaire, il faisait partie de l’équipe chargée de le défendre. Ils ont échoué. Le jeune homme a été condamné. Il n’a pas supporté l’incarcération et s’est malheureusement donné la mort. A l’annonce du verdict, Solal avait été vexé de perdre l’affaire. Mais en voyant le visage effondré de la jeune femme, il avait été envahi par une vague d’empathie. Sa vie à elle, et à son compagnon, venaient de basculer. Une pointe de culpabilité lui avait serré le cœur. Le jeune avocat avait préféré mettre ces sentiments dans un coin, s’endurcir, il sait que son métier peut être parsemé de moments de ce type. Il ne doit pas se laisser submerger.
C’était bien avant qu’il se recroise dans un bar, un soir quelconque. Où Solal lui a payé un verre, entamant facilement la discussion. La soirée était douce, agréable, ils avaient poursuivi ça chez elle. Puis l’occasion s’est représenté deux ou trois autre fois. Avant… avant qu’il oublie complètement de la rappeler pour lui dire qu’il n’avait pas le temps de donner suite à tout ça. Bref, il n’était pas très fier de son comportement de l’époque. Mais l’eau a coulé sous les ponts non ? Il soupire. Il n’est pas du genre à ce mettre dans de telles situations. D’habitude, c’est un parfait gentleman, il s’assure d’être sur la même longueur d’onde que ses conquêtes : pas d’attaches, juste du fun. Il offre même le petit déjeuner.

A son arrêt, il descend du métro. Le soleil sur le déclin éblouit Solal lorsqu’il remonte les escaliers de la sortie. C’est la fin d’une belle journée. Il rejoint les bureaux de l’association Azka’Ban en espérant que Thabisa l’ai complètement oublié. Ce serait possible ça. Après tout, il n’était que stagiaire à l’époque du procès de son compagnon. Et les nuits qu’ils ont passé ensemble n’étaient peut-être pas aussi mémorables que ce que Solal veut croire ? Foutaises, bien sûr qu’elle s’en souvient. Toutes les prétendantes de Solal se rappellent du cœur qu’il met à l’ouvrage pour les satisfaire. Il n’est pas un homme égoïste. Pas sous les draps en tout cas. Pour le reste, c’est une autre histoire. Ces pensées le mènent jusqu’au pied du bâtiment. Il utilise l’ascenseur pour monter dans les étages – la technologie n’a pas que de mauvais aspects, même s’il ne le dira jamais. Il se passe une main dans les cheveux et tire sur sa chemise, blanche, impeccable, pour l’ajuster. Il accorde de l’importance à son apparence en toutes situations. Arrivé devant la porte, il toque d’un geste assuré et rapidement, la jeune femme en question lui ouvre la porte.
Il hésite, comment on dit bonjour à une meuf avec qui on a couché, il y a bientôt dix ans de cela, et qu’on a totalement oublié de rappeler depuis ?

« Mademoiselle Mercer, bonjour. » Dit-il avec son habituel sourire charmeur et en lui tendant une poignée de main franche.

« Je suis ici pour parler du don conséquent que Monsieur Facinelli voudrait faire à votre » Il hésite une micro seconde, cela ne lui ressemble pas. Mais il est plus déstabilisé qu’il le voudrait par cette rencontre. « association progressiste. »
Dans la bouche d’un homme aux mœurs si conservatrices, ce n’est certainement pas un compliment. Cela ne transparaitra surement pas. Il ne peut pas se permettre de mettre en l’air l’idée de son client. Ce n’est pas son choix, pas sa décision. Il doit signer le contrat et empocher la commission. S’il était totalement cynique il pourrait se servir de cet argent pour financer des lobbys de l’ultra sécurité. Le genre qui ne cesse de répéter dans les médias qu’on est plus à l’abri dans notre société moderne. Le genre qui cri au loup toute la journée. Il verra. Il sait toujours quoi faire de son argent, lui.

« Nous devons voir ensemble le contrat régissant le montant, la communication qui sera faite autour et pas mal de détails. »
Son sourire est toujours étincelant. Il montre le cartable en cuir qu’il tient dans la main droite pour lui indiquer qu’il a amené le fameux contrat avec lui. Il est là pour le travail c’est tout. Il pense à sa commission.
Thabisa Mercer
Thabisa Mercer
Date d'inscription : 04/11/2021
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x âge : 36 ans
x occupation : Eliza Schuyler dans Hamilton: a magical musical + militante dans une asso' pour la réforme des prisons sorcières
x situation : c'est compliqué

   
[tw : mention de relation toxique, angoisse] Solal Rosier. Dans son bureau de Greenwich, Thabisa ressasse ce nom en boucle, en faisant les cent pas. Solal Rosier, crétin de Solal Rosier. La boule qui s’est formée dans son estomac en découvrant le nom de son rendez-vous de l’après-midi ne l’a pas quittée de la journée. Des souvenirs vieux de dix ans lui ont sauté au visage sans prévenir, ramenée à une période sombre de sa vie qu’elle pensait enfouie à tout jamais. Pour être tout à fait honnête, elle aurait pu appeler sa collègue en urgence et lui demander de prendre sa place. Après tout, il ne s’agissait que d’un rendez-vous banal avec un avocat, quelque chose de mille fois fait et refait depuis les débuts de l’association. Bref, Thabisa n’est pas l’unique membre d’Azka’BAN à pouvoir prendre ce rendez-vous en charge. Mais il y a de la fierté en jeu, et puis la curiosité morbide de voir où en est le Rosier depuis dix ans. Le refus catégorique de s’écraser également. Aussi angoissée soit-elle à l’idée de ce rendez-vous, il n’y a aucune raison qu’elle s’écrase face à Solal Rosier.

Au contraire, ce serait plutôt à lui de se ronger les ongles en se demandant comment il va bien pouvoir se dépatouiller de cette situation. C’est lui qui avait profité de sa faiblesse pour la mettre dans son lit, pas une fois, non, ce serait trop facile, on parle de plusieurs récidives. Lui aussi qui avait décidé de ne plus lui donner de nouvelles du jour au lendemain, la renvoyant plus bas que terre avec la confiance en elle d’une adolescente en quête de validation. Tout cela alors qu’elle faisait encore son deuil, du moins qu’elle s’en relevait à peine. Et Solal savait parfaitement ce qu’il faisait, il s’était occupé du dossier de James à l’époque. Chacal. Thabisa en était revenue depuis longtemps, heureusement, elle avait réussi à se relever seule parce qu’elle était forte et que l’eau a eu le temps de couler sous les ponts depuis. Mais alors qu’elle ne pense plus à lui depuis des années, le voilà qui lui saute à nouveau au visage comme pour la narguer.

Lorsque l’heure du rendez-vous sonne et qu’il frappe à la porte, pile à l’heure, c’est avec beaucoup trop de précipitation qu’elle lui ouvre. Elle le sait : hésiter ne l’aurait pas aidée, au contraire, elle se serait tétanisée. Et ce n’est pas ce qu’elle veut. Une fois la porte ouverte, elle le toise de haut en bas. A son grand malheur, il est toujours aussi séduisant. Le charme est rompu, il lui a fait bien trop de mal, mais elle aurait pris un plaisir coupable à constater que le temps avait bien – ou mal, en l’occurrence – fait son œuvre. « Maître Rosier. », se contente-t-elle de souffler, sèche, en lui rendant sa poignée de main. Elle s’empresse de fermer la porte et se plante contre, les bras croisés.

Il la vouvoie et ça la rend dingue. Même pas fichu d’assumer, elle pense, sans imaginer la moindre seconde qu’il ait pu l’oublier. Impossible, un mec comme ça prend bien trop de fierté dans ses méfaits, il n’en oublierait pas un seul. « On sous-estime souvent l’importance de la communication en effet. » Sur son visage, un sourire hypocrite se dessine. « Je suis ravie d’apprendre qu’en dix ans, vous soyez finalement arrivé à cette conclusion aussi. » Innocente, elle s’approche de son bureau et invite son interlocuteur à s’asseoir d’un geste de la main. Elle prend place sur son siège et croise les mains devant elle. « Je vous en prie, commençons. »
Solal Rosier
Solal Rosier
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Thabisa passe visiblement une mauvaise journée se dit Solal. Elle est sèche, la bouche pincée et heureusement qu’elle n’a pas des flingues à la place des yeux sinon l’avocat aurait déjà la peau trouée. A moins qu’elle ne soit pas ravie de le voir lui ? Bien sûr qu’elle avait été prévenue qu’il serait l’avocat en charge du dossier. Si elle ne voulait pas le voir, elle aurait pu se faire remplacer. Solal imagine la scène cocasse où chacun d’eux se serait fait remplacé par un.e de leur collaborateur.ice pour échapper à cette confrontation. Mais non, ils ont choisi de se comporter comme deux adultes et d’accepter cette réunion. Ce n’est que du boulot après tout. Il sait faire la part des choses entre le professionnel et le personnel. Aujourd’hui tout du moins. Car il a bien couché avec elle alors qu’il avait bossé sur le dossier de son mec et .. bref. Il a mûri en une décennie. Maintenant il sait séparer le boulot du perso. C’est la base. Règle numéro un de la vie d’avocat. Apparemment, elle sait également faire la part des choses puisqu’elle l’appelle maître. Elle ne se permet aucune familiarité et Solal se sent rassuré, elle n’essaiera pas de tirer profit de leur « passé » pour négocier le contrat. Cette rencontre va bien se passer, il le sent. Cela renforce le sentiment de confiance en lui, déjà exacerbé, qu’il ressent ce matin. Sensation douchée quelques secondes plus tard par la réflexion de la jeune femme.

« On sous-estime souvent l’importance de la communication en effet. Je suis ravie d’apprendre qu’en dix ans, vous soyez finalement arrivé à cette conclusion aussi. »

Sa mâchoire se serre et une petite artère se mets à battre plus vite sur sa tempe gauche. Il ne quitte pas son sourire, mais celui-ci est plus pincé. Il reste maître de lui même et essaie de ne pas laisser transparaître son agacement. Son interlocutrice affiche une mine qui ne masque rien de ce qu’elle pense. Elle n’a pas oublié. Et elle n’est même pas subtile. Il résiste à une forte envie de lever les yeux au ciel devant une telle immaturité. Si elle veut jouer, il va jouer. Il n’a pas peur d’elle, il sait manier le sous-entendu lui aussi. Cette matinée risque finalement de virer au combat de boxe.

« Effectivement, c’est à ça que servent les contrats. S’assurer que les deux parties sont d’accord et savent dans quoi elles s’engagent avant toute .. collaboration. » Il lui rend son sourire hypocrite. Si elle pense qu’il va se rouler par terre en chouinant pour s’excuser, elle se mets la baguette dans l’œil. Il n’a rien fait de mal, ce qui s’est passé entre eux c’est simplement les aléas de la vie. Et ce n’est pas parce que les choses n’ont pas tourné comme elle le souhaitait qu’il devrait culpabiliser. « Cela permet d’éviter que l’une des partie se plaigne d’avoir été lésée, même des années plus tard. »

Il soutient son regard et s’installe en face d’elle sur une chaise peu confortable. Merlin, pourvu que la donation serve à acheter du mobilier correct à cette bande de bobo idéalistes. C’est vraiment difficile d’être pris au sérieux quand on a des crampes aux fesses à cause d’un siège, surement acheté d’occasion dans une quelconque brocante.

« C’est pourquoi mon client veut que le contrat soit béton. C’est une sacrée somme qu’il vous offre. Je ne sais pas si vous vous rendez compte du cadeau qu’il vous fait. »

Il pose le cartable devant lui et en sort un gros dossier rangé dans une chemise bleu roi. Un gros Azka’Ban est écrit au marqueur noir dessus. Il l’ouvre et prends une pile de feuilles agrafées et imprimées. Il a galéré pour utiliser une imprimante moldue. Il n’osera même pas raconter que c’est son employée qui a imprimé le dossier pour lui. Toute cette technologie l’agace. Il y a trop de touches et de machins partout. C’est pour ça qu’en présence de sorcier.e.s il utilise toujours une bonne vieille plume. Il en sort une de son cartable et la lisse avant de la poser juste à gauche du contrat.

« Mon client voudrait savoir exactement à quoi va servir son argent. Il vous suggère quelques pistes. A titre d’exemple, il envisage la création de cellules adaptées aux détenus privilégiés. Ceux qui ne représentent pas un réel danger pour la société. Tout ce qui peut toucher aux délits concernant la finance. Ce ne sont pas des personnes dangereuses, aussi il serait important qu’ils purgent leur peine dans des conditions les plus confortables. » Il marque une pause. Il se demande s’il a besoin de détailler ce genre de points. Le contrat s’ouvre tout seul jusqu’à une page indiquant ‘suggestions’. Sur cette page s’étalent de nombreuses idées issues de l’esprit fantasque du riche client. N’importe qui peut deviner que cet homme n’a jamais mis un petit orteil à Azkaban. Solal lit la première phrase. « De grandes cellules individuelles sans barreaux, avec de quoi s’occuper, lire, se détendre. Une décoration plus chaleureuse. Et un peu d’intimité. » Il marque de nouveau une pause pour jauger la réaction de Thabisa. « Ce ne sont que des suggestions bien sûr. Par contre, il tient à ce qu’un centre de réinsertion pour les détenus porte son nom. C’est légitime, c’est son argent après tout. » Tout cela n’est que du business, de la communication. Une niche fiscale originale qui permet également de se donner une bonne image publique. Personne n’est dupe mais tout le monde a quelque chose à gagner dans cette histoire.

« J'aimerais entendre votre avis sur ces propositions. Je suis sûr que vous saurez tirer profit de cette opportunité. C’est votre domaine de compétences après tout. » Il la regarde droit dans les yeux d’un air totalement innocent. La plume se dresse d'elle même, prête à prendre des notes.
Thabisa Mercer
Thabisa Mercer
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x situation : c'est compliqué

   
Thabisa retient une grimace. Il serait bien mal avisé de se plaindre d’allusions ridicules lorsqu’on est la personne qui a démarré les hostilités, après tout. Mais quelque chose dans l’air suffisant de Solal la rend dingue. Elle a tous les droits de lui faire des reproches, même déguisés, et lui n’est qu’un énième parasite qui ferait mieux de se taire plutôt que de la ramener. C’est un fait. Et qu’il ose retourner son petit jeu contre elle lui provoque une montée d’adrénaline qu’elle s’efforce de contenir. De toute évidence, c’est ce qu’il cherche : qu’elle craque et se mette en défaut. A la place, elle se contente de croiser les mains devant elle et d’opiner du chef. Son sourire crispé n’est là que pour encourager Solal à abréger les formalités et à entrer dans le vif du sujet.

Il est évident que ce dernier n’a pas la moindre idée des activités de l’association. Son client non plus, d’ailleurs, qui ne doit probablement vouloir placer son argent dans une association que pour l’exonération qui suivra. Cet homme ne serait pas le premier à réfléchir de la sorte. Mais plus l’avocat s’exprime, moins ce qu’il raconte ne fait sens. Elle tente bien de l’interrompre une fois ou deux, mais finalement, elle préfère se taire. Ecouter jusqu’où il serait capable d’aller. Tout ça m’a l’air des paroles d’un escroc qui tente d’assurer ses arrières, elle pense sans rien dire. A la place, elle hausse un sourcil.

« Maître Rosier », commence-t-elle après un soupir, « par où commencer ? » Thabisa se relève un peu, posant le dos sur le dossier de son siège. Personne ne crache sur un don aussi conséquent que celui du client de Solal, ça va de soi. Mais ils ont une éthique, et cette éthique consiste à ne pas se mettre aux pieds des donateurs pour quelques milliers de gallions. « Le don de votre client est conséquent, c’est indéniable, mais » Elle marque une courte pause. Trouver dans quel ordre faire part de sa pensée est un challenge. « notre association ne fait pas de distinction entre les détenus. Nous sommes convaincus qu’avec de meilleures conditions de vie à l’intérieur des prisons et un accompagnement approprié, la réinsertion des détenus dans la société est bien plus facile. Leurs chances de récidives sont bien moindres également. L’idée est d’accompagner chaque détenu amené à sortir de prison un jour dans leur future réinsertion et de leur offrir des outils appropriés une fois dehors. » Elle ne compte pas énumérer chacun des arguments qui la poussent à croire cela, quelque chose lui dit que son interlocuteur n’a que faire de ces derniers. Mais il est important que le message passe, et qu’il passe bien. « Nous avons déjà réussi à faire ouvrir deux nouvelles prisons pour prendre le relais d’Azkaban, deux prisons construites pour les détenus à peines courtes ou ceux qui requièrent une surveillance moins accrue. Le chemin est encore long, évidemment, à notre échelle c’est un système séculaire qu’il faudrait renverser. » Thabisa se replace sur sa chaise. D’un doigt, elle pointe le dossier ouvert sur le bureau. « Tout cela c’est bien beau, Maître Rosier. Mais ce n’est ni juste, ni réaliste. L’argent de votre client servirait à financer du personnel afin de consolider les bases que nous avons déjà et sur lesquelles nous avons une prise réelle : le soutien des familles de détenus durant l’incarcération, et l’aide à la réinsertion après. Un soutien psychomagique, des groupes de parole, et surtout des agents désignés pour aider et non accuser. Bref, je ne me plierai pas à ce genre de conditions pour accepter un don. »

Après cette longue tirade, Thabisa marque une pause, plantant son regard dans celui de Solal. Il connaît son histoire. Qu’il vienne à elle avec ce dossier revient à lui cracher au visage. Au sien, et à celui de James. Puis, c’est plus fort qu’elle, elle se sent obligée d’ajouter : « Vous connaissez mon histoire, ne faites pas semblant de ne pas comprendre où je veux en venir. » Elle s’éclaircit la gorge. Il aurait peut-être mieux valu qu’elle se taise, mais elle en a été incapable. « Mais bien évidemment, je serais ravie de rencontrer votre client s’il souhaitait s’entretenir avec moi à ce sujet avant de prendre sa décision. », finit-elle par conclure.
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