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sunday DIY | dorothea & emma

Luisa Carelli
Luisa Carelli
Date d'inscription : 03/09/2021
Messages : 75
x âge : 33 ans
x occupation : barmaid, DJ, tireuse de cartes
x situation : célibataire

   
Luisa a passé suffisamment d'années dans des appartements plus ou moins miteux pour avoir appris deux, trois choses. Par exemple, ne jamais, sous aucun prétexte, s'amuser à toucher à l'électricité. Dans cette même logique, toujours avoir un stock de bougies et au moins un réchaud et une lampe de camping. Egalement, le placard à couvertures de votre mamie est une excellente initiative que la blonde recommanderait d'adopter. Elle est aussi plutôt douée pour monter des meubles en kit - même avec des faux ongles - et a déjà posé du carrelage, des étagères, repeint les murs et arracher de la tapisserie. Autant dire que ce n'est pas un évier bouché qui va lui faire peur.

Munie d'un seau en plastique d'un violet criard et de longs gants jaunes canari, L.C se dirige vers la salle de bains avec détermination. Sa tignasse blonde est nouée en un chignon incertain sur le haut de son crâne et elle est avalée par un large sweat, à l'effigie d'une université dans laquelle elle n'a jamais mis les pieds. Ses chaussettes pelucheuses la protégeant du sol froid, elle s'assoit sans plus de cérémonie devant le large tuyau d'évacuation. Elle ne fronce même pas le nez en dévissant le joint d'un geste assuré, détachant le siphon et laissant l'eau restante s'écouler dans le seau.

La blonde s'apprête à passer un coup dans le siphon et enlever les quelques poignées de cheveux qui sont indéniablement restées dans le tuyau principal quand elle entend la porte de la salle de bains s'ouvrir. Elle tourne donc la tête vers une de ses colocataires. Un large sourire aux lèvres, elle désigne le petit chantier en cours et lance « Hey, ça va? J'en ai pour cinq minutes! J'ai décidé de faire deux, trois bricoles dans l'appart, tu peux m'aider à reboucher les trous dans le mur du salon si tu veux. Ca date de la déco d'un ancien coloc mais, je sais pas, je suis d'humeur aujourd'hui. » L.C n'est peut-être pas la plus maniaque de la bande, ayant tendance à poser son bol sur le comptoir de la cuisine et l'oublier ou encore à payer ses factures en retard. Mais, elle est débrouillarde, fait de bons cocktails et n'est autrement pas contrariante, ce qui est déjà beaucoup, à son humble avis.
Dorothea Kang
Dorothea Kang
Date d'inscription : 09/01/2022
Messages : 7
x âge : 45 ans
x occupation : stagiaire avocate magique
x situation : divorcée

   
Le teint fripé, les cheveux en vrac.
Le matin plein les cils. La migraine au front.
Les agrumes boisés de son eau de toilette perdus dans les méandres bouclés, fricotent avec les vapeurs antipelliculaires et la nicotine refroidie.
Les paupières peinturlurées d’une élégante teinte violacée que le bon goût de mère nature lui avait fait dégouliner des conjonctives, camaïeu de rouge bouffis, larmoiement en prime pour les dernières touches.
La fatigue s’agglutine à ses sourcils, pèse si lourd déjà.
Elle ne sait pas quelle heure il est. Elle n’a pas encore ingurgité sa dose quotidienne, nécessaire et bien souvent insuffisante, de café. De facto, les questions de temps et d’espace ne lui importaient donc pour ainsi dire absolument pas. Pour citer ses paroles au réveil, adressées à la persistante alarme dédiée à un vague projet de yoga du dimanche : « Mais qu’est-ce que j’en ai à foutre de l’heure qu’il est, j’veux dormir, DORMIR ». Sic.
La soirée de la veille hante encore la couleur de ses lèvres. Un verre en cristal se matérialise entre ses mains, désaltère ses commissures desséchées. Rien de magique, juste un fond de Perrier dégazéifié oublié il y a quelques siècles sur sa table de nuit. Une découverte archéologique, en somme.
Alors qu’elle aligne ses pas sur le parquet, évite les cartons qu’elle n’a pas encore défait. Quelques mois, ça semblait encore réglo. Un peu comme le sapin qu’elle n’avait toujours pas débarrassé de l’appui de fenêtre de sa chambre, on faisait durer le plaisir. Les épines sous la poussière. C’était la loi naturelle. Viendrait un jour où elle aurait besoin de quelque chose au fin fond de la boîte et elle se retrouvera bien contrainte d’en redécouvrir le contenu. Et possiblement, accessoirement, miraculeusement, le rangera-t-elle.
Restait que dans le nuit, le sapin qui clignote, ça rassure. Restait que les cartons qu’elles n’ouvraient pas, s’ils n’étaient pas fondamentalement choisis, ils n’étaient peut-être pas entièrement livrés au hasard.
Ecrasant la pensée qui lui gratte la gorge, avant même qu’elle ne descende au cœur, Thea enchaîne. Les pas, les gorgées, les pièces.
Les mails ignorés. Les appels ratés. Les notifications haletantes.
Et puis le verre dans l’évier et la barre de céréale entre ses molaires et le chat à ses chevilles.
Une casserole, de l’eau, un sachet de nouille déshydratée. Le tout jeté par-dessus la cuisinière, feu volcanique. Parce qu’on a pas le temps, ma bonne dame.
Tout son être enveloppé dans une robe de chambre en organza rose et d’une odeur de toast brûlé, par-dessus sa nuisette de soie bleue claire et ses pantoufles en plexi compensées, petit pompon en plumes d’autruche, intemporelles. Elle mâchonne un biscotte salée, prospecte les catastrophes mondiales du jour à bout d’écran multiplement fendu.
Soudainement, alors que ses gencives réclament leur menthol, apparaît dans son champs de vision une créature visiblement daltonienne.
LC.
Evidemment.

- Cet accoutrement est…

Elle la désigne d’un index et d’un majeur, tous deux gauches, bagués et manucurés, accompagnant en rythme descendant ses syllabes, ne manquant peut-être qu’une cigarette entre les phalanges pour prolonger son petit geste nerveux.

- Ridicule.

C’était son mode de communication. D’aucun aurait pu dire « Bonjour ! Merci ! Comment puis-je t’aider ? ».
D’aucun n’était pas elle.

- Très trash Mugler circa années 50 Stepford Wife Glenn Close realness avec une touche de Sarah Jessica Parker qui essaye d’arrêter de fumer dans And Just Like That.

Elle enjambe sa colocataire sans cérémonie, dépose une petite tape affectueuse sur son front au passage. Jette un peine un regard au chantier qu’elle a mis en place. Drôles de hobbies, cette gosse.

- J’adore., conclut-elle avec la légèreté d’Anna Wintour.

Attrapant une brosse à dent électrique recouverte d’une douteuse croûte de bicarbonate de soude, elle sélectionne avec attention un dentifrice pour enfant à la fraise et s’en va humidifier sa brossette à même le pommeau de douche.

- Il y a des trous dans le mur du salon ?, note-t-elle, intéressée. Ma psy de Shoreditch pense que l’art-thérapie peut m’aider à mieux entrer en connexion avec mes émotions. Je suppose que ça fera l’affaire.  

Cérémonieusement, elle démarre son brossage de dents, ses sourcils perchés bien hauts au-dessus des déboires de sa colocataire. Thea articule, sereine :

- ‘uelqu’un a en’ore ‘omi dans l’é’ier ?
Emma Burton
Emma Burton
Date d'inscription : 04/11/2021
Messages : 48
x âge : 38 ans
x occupation : Journaliste radio, démystificatrice
x situation : Moldue en couple avec un sorcier sans le savoir

   
Ce matin-là, c’était la course pour Emma. Elle était en retard mais se devait pourtant d’être impeccablement présentable. Une obligation assez absurde d’ailleurs, puisque la radio a ceci de pratique qu’on ne voit ni votre visage, ni votre tenue, et qu’il est possible d’y débarquer en pyjama sans qu’aucun auditeur ne soit jamais au courant. Mais Emma tenait à sa crédibilité et troqua donc son t-shirt à l’effigie de Minnie Mouse contre un chemisier sous une veste de costume. Un look chic, sobre, bref : professionnel.

Croiser L.C. vêtue d’un accoutrement digne de l’émission How Clean is Your House n’étonna même pas Emma. Elle était habituée aux excentricités de sa coloc, même si elle ne put retenir un petit claquement de langue réprobateur. Luisa était un être qu’elle ne comprenait pas. Un alien dont elle considérait les mœurs étranges avec un léger scepticisme. Car qui se décide à déboucher un lavabo à 8h du matin, je vous le demande ?  « Salut L.C, salut Thea. C’est une contre-soirée ici ou quoi ? Un genre de réunion Tupperware ? » Elle se doutait que sa petite plaisanterie tomberait à l’eau, déjà parce qu’elle n’était pas connue pour être la plus marrante de la bande, et ensuite parce que ses colocataires ne possédaient pas vraiment le même humour. Mais bon, au moins, on ne pourrait pas la taxer de désagréable.

En attendant, les filles lui barraient le passage et l’heure tournait. Elle s’imposa, enjambant Luisa. Ses talons dérapèrent légèrement sur le carrelage. « Pardon, je dois juste prendre ça, ça et… ça. » Elle se contorsionna pour attraper sa crème de jour, son peigne et sa brosse à dents. Puisque la salle de bain était occupée, elle allait devoir se contenter de l’évier de la cuisine comme lavabo et de la vitre du four comme miroir. Génial. Puis Dorothea évoqua l’état du mur du salon et Emma écarquilla les yeux. Elle songeait déjà à la caution et à la tête du proprio, parce que oui, à tous les coups, c’était elle qui allait devoir se coltiner l’état des lieux de sortie. Elle glapit, sa voix devenant subitement suraiguë : « Il y a des… TROUS dans le mur du… ? Bon, nervermind, je vous laisse gérer. » Tant pis, pas le temps.

Quand Dorothea émit une hypothèse sur la raison pour laquelle le lavabo était bouché, Emma étouffa un soupir. Elle n’était certainement pas la responsable du sinistre. Des trois, ça n’était pas elle la plus à même de rentrer de soirée complètement éméchée un mardi soir. Mais c’était sans compter sur Luke, son copain, le quatrième mousquetaire, qui passa la tête par l'entrebâillement de la porte et déclara sereinement : « Yep, c’est moi, désolé, j’étais un peu ballonné cette nuit. » Emma fut obligée de fermer les yeux une seconde pour échapper à cette situation fort embarrassante et se retenir de ne pas lui coller une gifle.
Luisa Carelli
Luisa Carelli
Date d'inscription : 03/09/2021
Messages : 75
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x occupation : barmaid, DJ, tireuse de cartes
x situation : célibataire

   
En voyant Thea débouler, elle aurait dû se douter qu'elle serait bien reçue. La blonde apprécie sa coloc - sans véritablement pouvoir expliquer pourquoi, ce n'est clairement pas sa personnalité solaire - mais elle doit bien admettre qu'elle ne la présenterait pas à n'importe qui. Son sens de l'humour acide et ses références culturelles aussi pointues qu'improbables - Mugler via SJP, really? - ne sont pas pour n'importe qui. Même L.C, qui est pourtant ouverte d'esprit et de nature très conciliante, a mis un peu de temps avant d'apprivoiser l'étrange brune. Parfois, elle lit des ouvrages en véritable cuir avec des symboles étranges, d'autres jours, elle croule sous les papiers juridiques. Impossible à cerner, elle a toujours l'air en retard quelque part, pas certaine d'avoir pris le bon train pour commencer. Et finalement, c'est ce qui lui plaît aussi, sans doute.

Elle sourit donc largement à la brune et réplique simplement. « Thank you babe. » Après tout, ça ressemblait plus à un compliment qu'une insulte, alors Luisa décide de le prendre comme tel. Une autre qualité qu'elle apprécie chez Dorothea, c'est sa capacité à simplement suivre le mouvement et ne pas se laisser perturber par quoique ce soit. Si elle ne lui avait pas offert une explication, la cartomancienne est à peu près certaine qu'elle n'aurait pas posé de questions, ni sur son look étrange, ni sur ce qu'elle était en train de faire. Contrairement à Emma, qui débarque à son tour. Que fait tout ce beau monde levé si tôt un dimanche matin?

La tentative d'humour de sa deuxième colocataire n'arrache qu'un haussement de sourcils à L.C, confuse. Depuis quand Emma essaie-t-elle d'être drôle? Devrait-elle lui faire plaisir et rire un peu? Ce n'est pas son genre, mais il faut savoir faire des efforts pour vivre en communauté. L'instant passe toutefois et Luisa se contente donc d'un léger sourire et de se décaler au mieux pour laisser Emma prendre ses affaires, préférant poursuivre sa conversation avec Thea. Cette dernière semble partante pour l'aider au salon et, intérieurement, la barmaid ne peut s'empêcher de penser que tout exercice à vocation thérapeutique ne peut que faire du bien à la brune. Aussi farfelu soit-il, c'est sans doute mieux que ce qu'elle avait prévu de faire.

Evidemment, Emma se mêle de ce qui ne la concerne qu'indirectement. L.C ne peut que lever les yeux au ciel, plus amusée qu'agacée cela dit. « Vraiment les filles, votre absence de sens d'observation est consternant, ces trous sont là depuis des lustres! Et ce n'est pas moi qui les ai faits d'ailleurs, ancien coloc. » Il lui semble important de le clarifier, avant que la journaliste ne monte sur ses grands chevaux. Elle n'a pas le temps de répondre à Thea que cette dernière enchaîne avec une nouvelle question, tout juste intelligible à travers son brossage de dents. Avant que quiconque n'ai pu rassembler les sons en mots, une quatrième tête - dont le nom n'est pas sur le bail, malgré le temps qu'il passe ici - fait son apparition.

Les gants enduits d'une eau pas très propre, la blonde tourne la tête vers Luke, qui affiche son perpétuel air de golden retriever. Et encore, c'est méchant pour les goldens. Il est huit heures du matin and she probably shouldn't choose violence, yet, here we are. « L'évier était déjà un peu bouché, donc j'allais m'en occuper de toute façon, mais les toilettes sont vraiment à côté Luke, si tu pouvais faire un effort la prochaine fois… Ou qui sait, passer une nuit chez toi, voir si tu retrouves ta propre salle de bains! » Elle force un petit rire, histoire de pouvoir utiliser l'excuse de la plaisanterie quand Emma partira au quart de tour. Car il ne fait aucun doute qu'elle va s'énerver pour défendre le sac à patates qui lui sert de petit ami. Ce duo l'étonnera toujours. Certes, L.C n'est pas la plus grande fan de miss Burton, mais elle peut tout de même voir qu'elle mérite mieux que ce pauvre type qui n'a jamais changé un rouleau de papier toilettes ou contribuer £2 aux courses dans lesquelles il se sert pourtant allègrement. Il y a des mystères que toutes les sensibilités mystiques du monde ne saurait résoudre et pourquoi les femmes s'abaissent à un tel niveau est bien placé dans la liste.
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